Kandle : Fière chandelle
La dauphine de la royauté rock Canadian Kandle tente de faire sa place.
Hésitante à lier publiquement sa carrière à celle de son père, Kandle Osborne? Aucunement. "Je pourrais parler de lui toute la journée! Quel homme!" lance la nouvelle Montréalaise, jointe au beau milieu de sa première tournée en sol français, incidemment sa première tournée à vie.
Fille de Neil Osborne, leader des piliers rock britanno-colombiens 54-40, Kandle a un ton moqueur et enjoué qui contraste avec celui, ténébreux et vaporeux, du folk-rock road movie et Nancy Sinatra-esque qu’elle défend sur son premier EP éponyme, lancé numériquement en janvier, puis réédité cette semaine en version physique. On soupçonne le vin français d’y être pour quelque chose…
Âgée de 21 ans seulement et originaire de Victoria, Osborne a fait ses premières armes au sein du groupe The Blue Violets, qu’elle menait avec sa soeur Coral, avant de prendre son envol solo et d’atterrir à Montréal en juillet dernier. "Du temps des Blue Violets, j’étais littéralement incapable de chanter, autant par manque de confiance que par manque d’entraînement. Je composais les chansons et laissais ma soeur les chanter, raconte Osborne. Sauf que ma soeur était de plus en plus occupée par son travail. Elle n’avait plus de temps pour la musique, et moi, c’était tout ce que je voulais faire. J’ai réalisé que je devais le faire seule ou pas du tout. J’ai beaucoup travaillé." Et Montréal? "J’ai toujours rêvé de vivre ici. C’était un fantasme. C’est comme Disneyland pour les artistes!"
Outre son père, qui a réalisé son EP, Kandle compte notamment parmi ses collaborateurs Sam Goldberg, ex-Broken Social Scene ayant aussi jadis fait partie des défunts rockeurs Bionic, Bodega et Hawaii. Il est lui aussi récemment revenu vivre à Montréal.
Bien qu’il lui reste encore à faire mousser son premier EP, il tarde à Kandle de retourner en studio. "J’ai au moins mes trois prochains albums en tête. J’écris si vite, c’en est frustrant. Je voudrais que tout le monde entende chaque nouvelle chanson, tout le temps, ricane-t-elle. Disons que le EP est une bonne introduction, mais qu’il y a beaucoup plus à découvrir. En concert, j’ai quelques morceaux plus lourds, plus entraînants, et j’ai beaucoup travaillé ma voix et étendu mon registre, juste pour voir jusqu’où je pouvais aller."