George Thorogood and The Destroyers : Chess à l'os
Musique

George Thorogood and The Destroyers : Chess à l’os

George Thorogood et ses Destroyers s’attaquent aux légendes du blues et du rock’n’roll, celles qui ont fréquenté Chess Records et marqué l’histoire de la musique. Let’s roll!

Qui de mieux que George Thorogood pour mettre en contexte l’héritage gigantesque qu’a légué à la musique l’étiquette de disques Chess Records. Cette même étiquette qui a tant passionné Brian Jones, Mick Jagger et Keith Richards, au point qu’ils forment les Rolling Stones pour interpréter Around and Around de Chuck Berry et Little Red Rooster de Willie Dixon, tout en composant l’instrumental 2120 South Michigan Avenue. "Tout le monde doit quelque chose à cette musique. Johnny B. Goode a été créée par Chuck Berry dans les studios de Chess Records! Sa chanson Roll over Beethoven a changé le monde de la musique et amené un certain John Lennon à faire du rock’n’roll; The Beatles sont nés par la suite. Toute cette musique provenait de Chicago, et Chess Records en était le château fort", souligne un Thorogood inspiré.

L’interprète de Bad to the Bone, qui se considère comme un guitariste ordinaire qui aime faire du slide sur sa Gibson ES-125, a décidé de se payer un hommage en règle à la boîte de disques de Chicago. Intitulé 2120 South Michigan Ave., le dernier disque de Thorogood revisite les Willie Dixon, Chuck Berry, Muddy Waters et J. B. Lenoir avec panache. "Ce sont deux individus venus de Pologne [les frères Leonard et Phil Chess, ou Czyz en polonais] qui ont fondé cette maison de disques dans les années 40. À la même époque, des musiciens noirs du Mississippi, comme J. B. Lenoir et Sonny Boy Williamson, arrivaient à Chicago, alors ils les ont enregistrés. C’est un petit label local qui est né avec le Delta blues et qui n’avait comme réseau de distribution qu’un catalogue et le service des postes!"

"Je suis né avec cette musique, ajoute-t-il. Jeune, je me suis branché sur Howlin’ Wolf et Bo Diddley. Chuck Berry aussi, mais tout le monde aime Chuck Berry! Bien sûr, j’ai ma personnalité, de l’attitude, alors il faut que j’en donne un peu plus, c’est plus fort que moi. Mais c’est ça le rock’n’roll. Je pense que Tom Jones a ça dans le sang lui aussi… Sérieusement, il a fait beaucoup de chansons du catalogue de Chess Records et il s’en sort plutôt bien! D’ailleurs, j’ai déjà vu Tom Jones chanter en compagnie de Jeff Beck à la guitare lors d’un concert, ils interprétaient Smokestack Lightning de Howlin’ Wolf… Wow! Heavy!"

Pas de doute, cette parenthèse Chess Records semble faire le plus grand bien à ce mélomane de blues et de rock. À l’entendre, on croirait qu’il a tiré un trait sur ses éternels hits Bad to the Bone, I Drink Alone et One Bourbon, One Scotch, One Beer. "Dernièrement, j’ai fait un concert à Chicago et j’ai souligné le caractère spécial de ce disque qui, d’une certaine façon, lui est dédié. Je n’ai pas l’intention d’éduquer les gens en spectacle, mais je ne crois pas que cet héritage soit considéré à sa juste valeur. Et puis, cette musique est le reflet de la culture afro-américaine; c’est leur musique. Je sais qu’on m’engage pour les hits radiophoniques qui ont jalonné ma carrière, mais j’essaie tout de même de payer mon dû à cet héritage."