PS I Love You : La mort dans la peau
Musique

PS I Love You : La mort dans la peau

Anxieux à propos de la poésie kamikaze émanant de certaines pièces du nouveau PS I Love You? Pas Paul Saulnier.

"Faudrait pas confondre les choses", affirme d’emblée Paul Saulnier, première moitié du duo de Kingston PS I Love You, quelques minutes avant de présenter aux New-Yorkais le fruit des derniers mois de travail, Death Dreams, album qui donne suite à Meet Me at the Muster Station, choisi dans la liste longue du prix Polaris en 2010.

Confondre les choses. C’est tout simplement parce que l’entendre chanter des trucs comme "I wish this weekend was my last weekend", sur Future Don’t Care, pourrait laisser dubitatif quant aux souhaits de mort subite que le chanteur pourrait caresser. "J’aime la vie. Ne t’inquiète pas. En aucun cas je ne veux que ces paroles soient interprétées comme étant suicidaires."

Il poursuit, visiblement agacé que cet aspect revienne sur le tapis au fil des entrevues promotionnelles: "Je rêve beaucoup à propos de ma propre mort, donc ce fatalisme pourrait provenir de là. Toutes les chansons sur cet album sont à propos de l’amour, d’en avoir et de le perdre, de quelque façon que ce soit. Ce sont ces fluctuations amour-perte qui me frappent souvent au courant des années."

Or, si les réflexions se font plus sombres, il reste que le rock lo-fi et juste ce qu’il faut de croche qui a fait de PS I Love You un nom si important sur le circuit nord-américain, lui, reste toujours aussi enthousiasmant, truffé de guitares et serti d’une poignée de solos qui permettront sans doute à Saulnier de se tailler une place au sommet de la liste des meilleurs guitaristes de tous les temps du magazine Spin, où il figure au numéro 99, tout juste derrière Skrillex. "J’ai pas de grandes aspirations quant à ce travail, conclut-il. Si tu te projettes dans des spéculations, tu t’exposes à l’échec. Tout ce que je sais, c’est que je vais me réveiller demain matin, que je vais me faire un café."

Nous voilà rassurés.