Stefie Shock : Musique pop-corn
Son dernier album, La mécanique de l’amour, confirme que Stefie Shock est un créateur dans une classe à part. Méditations à propos de la création avec monsieur Shock.
On attendait son appel pour 10h du matin. Près d’une heure s’était écoulée, puis, alors qu’on ne l’attendait plus, Stefie Shock donnait signe de vie. Visiblement embarrassé par l’alarme de son iPhone qui n’a pas réussi à l’extirper de son sommeil, Stefie nous apprenait qu’il avait passé la nuit en studio afin d’enregistrer des choeurs pour un nouveau single intitulé Nénuphar. "C’est à cause de Francis Cabrel, cette histoire-là. J’ai entendu une de ses chansons à Radio-Canada la semaine passée; il y a une chorale d’enfants qui chante dans le refrain. Dans mon cas, à deux jours d’avis, c’est impossible d’avoir une chorale d’enfants, donc je me suis rabattu sur une chorale de filles. J’ai donc piqué cette idée-là à Cabrel."
Ce nouvel extrait prévu pour la radio dormait depuis longtemps dans les tiroirs de Shock, que l’on présume bourrés de hits potentiels. "Ça m’a pris huit ans pour la terminer. Je la traînais avec moi depuis tout ce temps-là. Je savais que mélodiquement, il manquait toujours un élément, ou sinon c’était le produit fini des paroles qui ne me convenait pas. Évidemment, je n’ai pas travaillé dessus tous les jours pendant huit ans…"
Bien qu’un délai de quatre ans ait séparé ses deux derniers albums contenant du matériel original, il ne faudrait pas croire que Shock fait mijoter aussi longtemps toutes ses chansons. Tout n’est parfois qu’une question de prédisposition du moment à la création. "Il n’y a pas de règle. Il y a des chansons très soudaines qui peuvent plaire tout de suite. Elles sortent comme un grain de pop-corn. Or, je ne peux pas écrire lorsque je suis en tournée, même si je donne un seul show par semaine. Il me faut un bon six mois de liberté pour me mettre en phase d’écriture."
À l’image de ses disques, dont la réalisation et les arrangements marquent toujours un cheminement, Stefie Shock semble allergique à la répétition. "Quand je fais un show, je commence à y penser au moins la veille. Je me concentre, je pense à comment ça va débuter, à l’ordre des chansons. Je n’aime pas que ce soit statique. Même si les gens n’ont pas vu le spectacle précédent, moi je le sais si c’est statique. Je ne veux pas être pris dans une dynamique où les choses se jouent de façon machinale."