Parlovr : Je love le rock
Musique

Parlovr : Je love le rock

Parlovr remet ça et reprend la route avec un deuxième album en poche. Pas de compromis pour ce groupe de rock qui s’affiche avec conviction.

Il en aura fallu du temps pour entendre la suite du premier album qu’avait réalisé le groupe Parlovr en 2008. Quatre années pour finalement mettre la main sur Kook Soul, le tout dernier disque du trio montréalais. "On s’est fait dire je ne sais pas combien de fois qu’on a manqué le bateau, indique le chanteur et guitariste Louis-David Jackson. Pour le premier disque, il aurait fallu pousser encore plus fort. Mais nous, on avait enregistré ce disque pour le fun. Personnellement, je ne cultivais pas de grands rêves rock’n’roll, je ne voulais pas conquérir l’international. Je suis Québécois, et je sais que ce n’est pas monnaie courante de voir un groupe d’ici percer aux États-Unis. Ça me fait sourire, ces commentaires, car avec le premier disque, on a accompli plus qu’on n’aurait jamais imaginé."

C’est vrai que l’espoir de voir Parlovr rayonner chez nos voisins du sud a éclos lorsque le magazine musical Spin lui a lancé des fleurs. Malgré tout, le groupe complété par Jeremy MacCuish (batterie) et Alex Cooper (claviers, voix) ne s’est pas enflé la tête, se contentant de tourner sans cesse sans trop regarder en arrière. "C’est ce qu’on va faire avec ce nouveau disque, on va le "tourner" jusqu’à ce qu’il meurt!" prend la peine de préciser Jackson en riant.

Kook Soul mérite de vivre longtemps. Parlovr n’a pas mis de gants blancs en enregistrant ces 12 nouvelles chansons en compagnie du réalisateur Martin Horn. "On fait du rock et notre souci était de produire un album de qualité. Je suis surpris du résultat, je ne m’attendais pas à ce que ce disque fasse autant de sens."

"Notre son, il vient des groupes qu’on aimait dans les années 90, ajoute-t-il. Des groupes rock qui cultivaient un son dirty; les Blur et Nirvana. Les Flaming Lips aussi. Ce sont des groupes qui restent avec toi malgré les années qui passent. Tout sauf The Smashing Pumpkins ou The Offspring! Nous, on voulait faire un album rock avec du edge. Ça nous ramène presque au son des années 70."

Une direction musicale qui détonne sur la scène montréalaise, qui carbure à l’indie rock parfois trop alambiqué. À écouter Louis-David Jackson, alors qu’il se rappelle quelques concerts mémorables auxquels il a assisté il y a belle lurette, Montréal aurait connu son âge d’or dans les années 90. "Aujourd’hui, tu sors de Montréal et tu vas jouer dans l’Ouest ou aux États-Unis, et c’est le jeu des comparaisons: "Oh! Montréal! Vous êtes un Arcade Fire version 2.0?!" C’est parfois difficile de brasser la cage. C’est peut-être pour ça qu’on n’est pas vraiment aimés des autres groupes chez nous. J’imagine qu’on n’est peut-être pas assez expérimental ou tragic-indie. Mais il y a de nouveaux groupes qui sortent en ce moment, ils ont du edge et ça sonne! Il n’y a pas seulement des musiciens qui ne font que consommer du Pitchfork Media pour savoir quoi faire comme album."

Une remarque franche qui ne laisse planer aucun doute sur les convictions du chanteur. "C’est comme ça, on ne changera pas. Lorsque la journée se termine, on aime ça se dire qu’on est honnêtes."