Eiffel : Plus que du bon rock
Musique

Eiffel : Plus que du bon rock

Alors que plusieurs considèrent Eiffel comme le porte-drapeau d’une certaine scène rock française, le quatuor rejette l’étiquette et regarde vers l’avant.

Lorsqu’on affirme que la musique française arrive au compte-gouttes de notre côté de l’Atlantique (voir texte en section Société), le cas de la formation rock Eiffel en est un exemple probant. Né il y a 14 ans, dans la région parisienne, des cendres d’Oobik & The Pucks, le groupe a lancé six albums dont le dernier, À tout moment, est certifié disque d’or (50 000 exemplaires vendus).

Paru dans l’Hexagone en octobre 2009, le gravé vient à peine d’être lancé au Québec, où le groupe se produira pour la première fois dans le cadre des FrancoFolies. "Heureusement, vous n’aurez pas à attendre aussi longtemps pour notre prochain album puisqu’il sortira simultanément en France et au Québec en septembre 2012", révèle le chanteur du combo Romain Humeau.

Avec son répertoire rock brut assombri par une intense pulsion dramatique, Eiffel a vite été qualifié par la presse française de descendant de Noir Désir. Une comparaison que rejette Romain Humeau malgré plusieurs collaborations avec le chanteur Bertrand Cantat qui participe à À tout moment. "Pour certains, la pause et puis la fin de Noir Désir allaient tirer le rock français vers le bas; d’autres ont dit que la porte s’ouvrait pour la relève, parfois en parlant de nous, mais ce sont des conneries. L’avenir de la musique rock française ne tient pas au passé d’un seul groupe. On s’en balance de savoir qui est le descendant de qui. On joue de la musique."

Allergique aux étiquettes, le principal compositeur d’Eiffel avoue même ne pas appartenir à une quelconque scène rock française, un concept aussi flou pour Humeau que pour la majorité des Québécois. "Vous pouvez bien avoir du mal à saisir la scène rock française, nous-mêmes on ne la saisit pas vraiment. Pas par dédain ou par rejet. Mais il n’y a pas de porte-drapeau puisque les musiciens, c’est du moins le cas dans mon entourage, se réclament de différents styles. J’aime aussi la musique baroque et Brel. Pourquoi m’enfermer dans un style? D’ailleurs, notre prochain disque, Foule monstre, sera davantage tourné vers les sonorités urbaines, en phase avec notre amour pour LCD Soundsystem et Gorillaz. Pour nous, simplement appartenir à une scène rock serait réducteur."