Radical Attack : Entendu au Bar Le Saloon
Musique

Radical Attack : Entendu au Bar Le Saloon

Un retour n’attend pas l’autre ces jours-ci dans le merveilleux monde de la musique brutale. Alors que les désormais trentenaires Marmottes aplaties s’apprêtent à dépoussiérer leurs hymnes à la destruction pour les FrancoFolies de Montréal, Overbass et BARF reprennent tous cet été le flambeau du rock rugissant sur des scènes de festivals. Sherbrooke n’étant pas en reste, Radical Attack renaissait de ses cendres samedi dernier au Bar Le Saloon.

Actif de 2001 à 2009, Radical Attack incarne un âge d’or pour la scène straight edge sherbrookoise, une époque où le Tremplin 16-30 et la première incarnation de l’Oktoshop accueillaient régulièrement le genre de concerts en forme d’appel à la sédition et à la solidarité qu’il m’a été donné de voir samedi. C’est ce que me racontait l’organisateur de ces retrouvailles viriles, Andrew Haddad (Brazen Hell), quelques minutes avant que le légendaire quintette revendiquant plusieurs tournées canadiennes et américaines ne sorte de sa retraite pour balancer une série de brûlots hardcore à vitesse grand V. Une oeuvre au noir (à redécouvrir sur son unique album, Priority), hachant menu l’establishment politique, le capitalisme sauvage et l’anesthésie sociale généralisée.

Au terme de cette soirée suante qui, vue d’un oeil de néophyte, avait toutes les allures de l’amorce d’une émeute (méchant mosh pit!), le leader Matt Broots se sera fait entendre autant que les disciples de son groupe qui n’avaient de cesse de lui arracher le micro des mains. Une touchante manière de rappeler que le cri défiant de Radical Attack n’est ni le credo d’un seul groupe, ni le credo d’une seule génération, mais bien celui de toute une bande d’insoumis qui ne compte pas se taire de sitôt.