Vander : Le coeur en paix
Musique

Vander : Le coeur en paix

On renoue avec Vander dans un album qui représente un nouveau chapitre dans sa carrière. L’auteur-compositeur-interprète se retrouve après avoir dompté la colère.

Ça fait un bail que Vander (ou André "Dédé" Vanderbiest) trace son chemin au Québec. Avant Les Colocs et l’album Dehors novembre, il y avait les Frères Brozeur qui tournaient dans sa Belgique natale et qu’il menait de main ferme. Après Les Colocs, dont il est devenu le bassiste en 1996, le reggae et le dub sont presque apparus comme sa marque de commerce. Aujourd’hui, avec ce dernier disque intitulé French toast et peines perdues, voici l’auteur-compositeur-interprète qui s’affiche dans sa pleine mesure.

"J’avais toujours peur d’être catégorisé ou identifié seulement au reggae. Ce n’est pas vraiment représentatif de mon oeuvre. Et je me retrouvais avec des commentaires qui ne me plaisaient pas à l’époque. Quand on te dit que ce que tu fais, ça ressemble à du Plastic Bertrand… ça veut dire quoi? C’est même pas lui qui chante!" indique-t-il en riant.

C’est bel et bien la voix de Vander qu’on entend dans son dernier recueil, une voix grave et posée qui mord dans les mots. Dans un contexte musical plus dépouillé, l’artiste a trouvé l’équilibre pour mettre en valeur sa personnalité ainsi que des textes éclairants et surtout salvateurs. La vie de ce Montréalais d’adoption, qui se plaît maintenant à vivre en Gaspésie – "là où il y a un mont Royal dans mon jardin" – semble avoir retrouvé la paix.

"Ma contrainte en écrivant cet album, c’était d’enlever toute forme de colère", explique-t-il en citant la chanson Reste avec moi. "Cette chanson est un bon exemple pour montrer que cette colère, elle n’est plus là. C’est un message de vie, je ne porte pas de jugement. Quand quelqu’un s’en va, tu apprends à respecter sa douleur. Mais il y a des dommages collatéraux. Je me suis posé pas mal de questions après le suicide de Dédé [Fortin, chanteur des Colocs]. Au bout du compte, ou bien tu t’apprivoises, ou bien tu meurs", résume celui qui reprend La maladresse (de l’album Dehors novembre et signée Vanderbiest) sur son disque.

Dehors novembre s’inscrit encore aujourd’hui comme un chef-d’oeuvre de la musique québécoise, et sa création a marqué Vander. Un disque emblématique pour celui-ci. "Dédé n’était pas seul, il voulait un groupe et il en avait un. Il travaillait comme ça. Lorsqu’on a écrit et composé Dehors novembre, j’ai habité avec Dédé plus d’un an et demi. Il écrivait quelques phrases, il venait me montrer ça, et puis on discutait. C’était un long processus de création. Je me suis rendu compte qu’un auteur devait se questionner pour préciser ce qu’il avait à raconter et comment il devait le faire. J’ai retrouvé cette méthode pour French toast et peines perdues."