Cascadeur : Allez hop, Cascadeur!
Cascadeur vient dévoiler son univers magique et envoûtant au FIJM… et trois fois plutôt qu’une!
On l’a vu accompagné d’une chorale, d’un quatuor à cordes et même d’un orchestre de près de 20 musiciens, mais c’est généralement seul que Cascadeur (Alexandre Longo) se présente sur scène. Seul avec ses machines, ses quelques instruments, ses superbes éclairages, ses projections et ses costumes… Car, à l’instar des Daft Punk et autres Bob Log III, Cascadeur ne dévoile jamais son visage. L’artiste français se présente sur scène vêtu d’une combinaison blanche, d’un peignoir de boxeur et affublé d’un casque de pilote ou d’un masque de lutteur mexicain. Une image ludique assez surprenante quand on écoute la voix et la musique souvent très douces et mélancoliques du multi-instrumentiste.
Alors, qui est donc ce Cascadeur? "C’est à la fois une question bien simple et compliquée", admet Alexandre Longo après un petit moment d’hésitation. "Cascadeur est apparu à la suite d’un parcours assez accidenté où j’ai exploré pas mal de zones musicales. Comme je viens des arts plastiques, j’ai voulu créer un espace visuel et sonore. Je voulais qu’il y ait une interaction entre ce qu’on voit et ce qu’on entend. Les morceaux sont en quelque part transfigurés car il y a un travail qui touche d’autres dimensions que l’univers musical propre. Maintenant, pourquoi se masquer? Certains pensent que c’est pour faire parler de moi, alors que j’ai mis un casque pour ne pas devenir sourd car on entend beaucoup moins avec un casque sur la tête. Ce casque ou ce masque, c’est aussi pour me protéger. Si j’enlève ces accessoires, c’est comme si je retirais une peau et je me sens mal à l’aise. Comme je travaille beaucoup dans l’intime, j’ai envie de ne pas révéler trop de choses."
Paradoxe… le mot est faible pour décrire la cassure entre le Cascadeur sur disque, tel qu’on peut l’entendre sur The Human Octopus qui paraîtra chez nous le 26 juin, et celui sur scène. Pour vous donner une petite idée, pensez à Jeff Buckley ou Patrick Watson en concert solo, mais déguisés comme s’ils allaient fêter l’Halloween… "Le casque implique un rapport de force", précise Alexandre Longo. "On pense à la police, à la sécurité, et moi je travaille plutôt dans l’insécurité. L’insécurité émotive, la fragilité… Ça me plaisait beaucoup d’avoir un costume de superhéros et d’avoir une petite voix fragile. J’aime être à la limite. C’est le travail du cascadeur comme du musicien: explorer des territoires et parfois s’y perdre, mais aussi parfois faire des découvertes."