Janelle Monáe : Les secrets de Janelle
Musique

Janelle Monáe : Les secrets de Janelle

Après un premier disque au récit futuriste, Janelle Monáe prépare une suite tout aussi conceptuelle attendue cet  automne.

En marge d’une Lady Gaga extravertie évolue une créature pop tout aussi intrigante et pour qui le tape-à-l’oeil passe par un raffinement à des lunes de la vulgarité blond platine. Beauté d’ébène au visage plastique, l’Américaine Janelle Monáe a pris la presse musicale de court avec son album ArchAndroid, une fusion orchestrale foisonnante : électro, hip-hop, jazz, rock, soul et funk.

Avec ses étourdissantes 68 minutes, l’album aurait pu se perdre dans un dédale musical, mais la fraîcheur de son interprétation et un fil conducteur tout en groove ont propulsé la chanteuse originaire d’Atlanta dans les hautes sphères de la pop. Entendu dans quelques séries télé et de multiples publicités (dont celle de la Chevrolet Cruz), le succès Tightrope auquel participe Big Boi (Outkast) témoigne de toute l’ingéniosité de l’artiste qui avait articulé son disque autour d’un récit patraque de voyage dans le temps effectué par son alter ego androïde Cindi Mayweather…

Deux ans plus tard, Janelle Monáe avoue plancher sur la suite (attendue d’ici la fin de l’année), bien qu’elle refuse d’en révéler les détails profonds. "Mon prochain disque s’appuiera encore une fois sur un concept, de bonnes mélodies et des textes pertinents. Ce sera quelque chose de très touchant qui devrait encore avoir un bon impact", explique la chanteuse au bout du fil.

Renouera-t-elle avec le personnage de Cindi Mayweather? "Je ne peux rien dévoiler pour l’instant", rétorque-t-elle dans un enchaînement de dérobades peu constructif. "Comme pour le premier disque, les idées me viennent pendant mon sommeil. Dès que je me réveille, je raconte mes rêves en les enregistrant sur mon iPhone pour ne rien oublier."

Le concept derrière le prochain album (Janelle parlait même de deux disques il y a quelques mois à peine) pourrait donc être tout aussi abracadabrant? "Je suis désolée, je ne dirai rien."

C’est au détour d’une question sur ses rencontres avec le président Obama qu’on en apprendra finalement davantage. "Savoir qu’Obama et son entourage portent attention à ma musique m’amène à écrire des textes qui risquent de les rejoindre encore davantage et peut-être même de les influencer dans leurs décisions. Je crois que ma musique et mes textes peuvent rapprocher les gens, les motiver à faire des choses positives pour les autres ", révèle Janelle Monáe qui aborde d’ailleurs différentes problématiques humaines et sociales via le blogue Wondaland.com.

Avant de faire paraître la suite d’ArchAndroid, Monáe visitera le Canada au cours du prochain mois pour une tournée des principaux festivals de jazz du pays (Montréal, Ottawa, Vancouver, Saskatoon, Winnipeg, Victoria). Prévoit-elle un concert différent de celui donné au festival Osheaga l’an dernier? "Je travaille pour que chaque spectacle soit inoubliable. Le jazz fait certainement partie de mon ADN. La musique des Ella Fitzgerald, Miles Davis et John Coltrane coule dans mes veines. Mais je ne vous révélerai pas la liste des chansons que j’interpréterai…"

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Festival de jazz d’Ottawa: Tout ce qui jazze

Parmi les gros noms, on vous suggère de ne pas manquer le passage d’Esperanza Spalding, celle-là même qui a causé toute une commotion sur les réseaux sociaux alors qu’elle raflait le Grammy de découverte de l’année 2011 des mains de Justin Bieber, laissant plusieurs fans dubitatives. La bassiste lançait ce printemps l’excellent Radio Music Society, opus sur lequel elle tisse les nombreux liens entre la musique de masse et ses racines jazz. Le 27 juin.

Puis, on s’attroupera autour de la scène du parc de la Confédération pour voir le guitariste et bluesman anglais John Mayall interpréter les pièces de Tough, son plus récent album paru en 2009. Un premier concert en sol ottavien depuis des lunes.

Si les récents essais du Bluesfest auront prouvé une chose, c’est que musique peut rimer avec comédie. On en aura encore une fois la preuve lors du Jazzfest, puisque l’un des comiques américains les plus célèbres tentera de combiner les deux pratiques en une seule et même soirée. Steve Martin et ses Sheep Canyon Rangers promettent un spectacle tant comique que musicale. À entendre, pour se bidonner. Le 26 juin.

En rafales, ceux qu’on ne voudra pas rater pour tout l’or du monde: les Ottaviens en résidence au Petit Chicago Search Engine, la sirène électro-pop Fanny Bloom, le saxophoniste prodige Colin Stetson, les Ottaviennes épatantes Three Little Birds, les chouchous bostonais The Barr Brothers, Adam & The Amethyst, People Project, Nellie McKay, Bombolesséwww.ottawajazzfestival.com (Guillaume Moffet)