Japandroids : Comme un trou noir
Musique

Japandroids : Comme un trou noir

Le rock du tandem vancouvérois Japandroids transcende les  étiquettes.

"Le rock est une émotion, c’est quelque chose qui passe à travers soi. C’est difficile à décortiquer et à rattacher à des influences précises", lance David Prowse (à ne pas confondre avec son homonyme, le comédien qui incarnait Darth Vader dans la trilogie originale Star Wars), en route vers Los Angeles.

Le batteur du tandem guitare-batterie de Vancouver Japandroids réagit à l’annonce, faite la veille, de la longue liste de finalistes pour le prochain prix Polaris, une distinction remise chaque année au meilleur album canadien. Japandroids figure parmi les semi-finalistes pour son plus récent album, Celebration Rock, lancé à la fin mai. L’avis de Prowse sur la question défait un peu l’image des Japandroids en tant que nostalgiques éperdus de l’indie rock des années 90: "C’est un peu intimidant de faire partie de cette liste aux côtés de quelques-uns de nos artistes favoris: Fucked Up, Cadence Weapon et, évidemment, le plus grand poète canadien, Leonard Cohen…"

Il n’y aurait donc pas que du rock "grungifiant" dans la diète du duo? Prowse le confirme: "Au cours de nos vies, nous avons écouté du hip-hop, du punk, du blues, du country, des auteurs-compositeurs… Ça doit forcément transparaître dans nos chansons, bien qu’il soit difficile d’évaluer dans quelle mesure."

Néanmoins, les Japandroids assument l’étiquette d’adorateurs des nineties qui leur a été apposée dès la sortie du salué et "hypé" Post-Nothing, en 2009. "Nous serions sans doute passés un peu plus inaperçus à cette époque, puisque notre son était alors très en vogue. Oui, cette musique a eu une assez grosse influence sur nous. Mais on a aussi écouté plusieurs groupes qui sont à l’origine de cette vague, comme Hüsker Dü, Sonic Youth, etc.", souligne le batteur.

Les Japandroids ont déjà contourné une autre étiquette, soit celle des duos guitare-batterie. Bien malin qui, en écoutant les deux albums du groupe, peut remarquer l’absence de basse. "On ne veut pas que les gens sentent qu’il manque quelque chose, on joue donc constamment avec les réglages d’amplis, note Prowse. Notre son est toujours de plus en plus gros. Comme un trou noir! (rires)"

Au final, le duo se soucie assez peu des étiquettes puisqu’il a entièrement confiance en ses capacités. D’où le titre du plus récent opus, Celebration Rock. "Je crois que notre musique, lorsque nous la faisons bien, est assez festive. C’est une célébration. Et ce titre décrit juste assez bien notre groupe et l’essence de notre son. C’est une manière de résumer ce que nous sommes."