Avicii : Dance, dance, révolution!
Musique

Avicii : Dance, dance, révolution!

Guetta, Tiestö, Harris… comme autant de noms à l’ubiquité ahurissante qui, de leurs rythmes et de leurs lignes de synthé irrésistibles, auront métamorphosé la pop des dernières années en perpétuel plancher de danse. Un nouveau venu sorti tout droit de la Scandinavie, Avicii, pourrait bien être l’héritier au trône du deejay superstar au fil des prochains mois. Rencontrons-le à la veille d’un set particulièrement couru dans le cadre du second festival Escapade.

L’an dernier, une jolie commotion est survenue dans le monde du jeune Tim Bergling, alias Avicii, alors que la chanteuse britannique Leona Lewis lançait son nouveau simple Collide, chanson qui, note pour note, pastichait sa propre chanson Fade into Darkness. "C’était dérangeant d’entendre ma chanson utilisée sans mon consentement. Je ne pouvais croire que ça pouvait arriver. Heureusement pour tous, ce "malentendu" s’est vite résorbé et tout le monde était content."

Un tel épisode venait confirmer son statut de nouvelle coqueluche de la dance mondiale. À ce sujet, il affirme: "La célébrité, le superstardom, c’est assez bizarre, surtout quand j’ai des connaissances, des parents de mes amis, qui m’appellent et me disent qu’ils m’ont vu sur une affiche ou dans le journal. On ne peut pas s’habituer à ça. Du moins, je ne crois pas que je puisse m’habituer à ça. Je dois me pincer."

Oui, Tim, se pincer est permis. Surtout quand ton nom fait partie des séances de name dropping de Madonna (il a remixé son récent simple Good Girl Gone Bad). "Ça aussi, c’est fou. Elle est une légende", d’affirmer Bergling. "Performer avec elle a été l’une des expériences les plus surréalistes de ma carrière."

Selon la légende, Avicii aurait amorcé sa carrière professionnelle il y a quatre ans (il n’avait que 18 ans), alors qu’il proposait Lazy Lace, sa version remixée du thème du jeu Lazy Jones sur la console vidéo Commodore 64. Quelques mois plus tard, le célébrissime deejay britannique et animateur Pete Tong lançait sur son étiquette Bedroom Bedlam le premier simple officiel portant le sobriquet Avicii, la pièce instrumentale Manman. "Tout ça est arrivé très, très rapidement. Je dois lever mon chapeau à mon agent, qui s’est débrouillé pour faire de moi le gars qu’on connaît en ce moment."

Contrairement aux carrières des tourne-tablistes Guetta et Harris, qui ont fait leurs armes derrière les platines avant de réaliser des beats pour des chanteurs, Avicii a commencé son apprentissage dans la production. Et c’est toujours là qu’il se sent le plus à l’aise. "J’ai commencé la production, l’écriture et la réalisation de rythmes bien avant de me concentrer sur les tournées de deejay. Mais je dois dire que jouer les chansons que j’ai écrites devant des foules qui dansent me donne un feeling incroyable!"

Si la dance se révèle désormais incontournable grâce aux succès radio des dernières années – pensez aux Lady Gaga, Black Eyed Peas et LMFAO de ce monde -, et même si la tendance se dessine à la baisse de mois en mois avec les récents hits indé de Gotye et fun., Avicii n’en démord pas: la dance est là pour rester. "L’EDM (electronic dance music) a connu une montée fulgurante, c’est vrai. La dance music a connu plusieurs mutations depuis les années 70. Elle évolue, fusionne, prend de nouvelles formes. Je crois que c’est la raison pour laquelle elle est devenue si populaire ces dernières années", affirme celui qui a connu un immense succès sur le circuit avec sa version revampée de Rapture, un classique dance de 2001 du combo américain iiO. Il conclut: "C’est probablement plus difficile de se faire un nom maintenant, compte tenu du fait que la dance a une super visibilité en ce moment. Le boom des technologies permet à des auteurs-compositeurs, à des beatmakers incroyables, de faire connaître leur talent de façon planétaire. Je connais des deejays de 15 ans qui sont vraiment bons; dire qu’ils viennent tout juste de commencer! C’est moi contre la terre entière…"

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L’été EDM: né pour danser

Outre le festival Escapade (du 30 juin au 1er juillet), dans lequel des noms comme Afrojack, Eric Prydz et Alesso brilleront sur la marquise du stade d’Ottawa, les célébrations dance de la région d’Ottawa-Gatineau ne s’arrêtent guère là.

À commencer par le Bluesfest d’Ottawa (du 4 au 15 juillet), avec sa nouvelle scène électro dont la programmation a tout pour en faire saliver plusieurs, ou du moins, pour faire groover le plus rébarbatif: !!!, MSTRKRFT, Paul Oakenfold, les Ottaviens d’A Tribe Called Red, le duo Chromeo en DJ set, Adam K, A-Trak, Tyga et Wolfgang Gartner. www.ottawabluesfest.ca

Puis, c’est depuis début juin que les rassemblements Piknik Electronik ont planté leurs haut-parleurs derrière le Musée canadien des civilisations au plus grand plaisir des électromanes. Les prochains rendez-vous présenteront les talents des A Tribe Called Red, Math Rosen, Master Faders, Omni, Ostrisch et Ana Staël. www.piknicelectronikgatineau.com

À noter aussi, l’événement gratuit Fresh Beat, qui se tiendra au parc de la Confédération le 21 août prochain. www.freshbeat.ca