Cowboy Junkies : Vu au Théâtre Granada
Musique

Cowboy Junkies : Vu au Théâtre Granada

Quels souvenirs les musiciens de passage à Sherbrooke rapportent-ils dans le camion de tournée? Celui, repu, des roboratifs repas qu’ils ont pu déguster grâce à nos chefs d’exception? Fort probable! Celui, ému, de suaves groupies en pâmoison? On n’oserait l’affirmer, mais aimons bien le supposer. Celui, apaisé, de fringues enfin lavées dans une buanderie, rue Wellington? Vous ne ririez pas autant si vous aviez entendu Margo Timmins, chanteuse des Cowboy Junkies, vendredi dernier au Théâtre Granada. "Disons que les gars commençaient à manquer de vêtements de rechange. Ça va être beaucoup plus agréable pour moi dans le bus", confia-t-elle, avant d’invoquer le sombre Misguided Angel de The Trinity Session. Avec les Junkies, quelques secondes séparent les considérations les plus triviales des ténèbres.

On relaie cette confidence de Timmins pas juste pour sa drôlerie. Ce renoncement au confort en dit long sur la carrière qu’a choisie la formation culte canadienne. Séparé en deux parties (une première consacrée aux nouvelles chansons de The Nomad Series et une seconde composée de classiques), le concert de vendredi était celui d’une formation rodée au quart de tour, qui tourne sempiternellement, au risque de parfois passer au pilote automatique.

Une impression tenace que Timmins, immortelle poster girl d’un alt-country à fleur de peau, dissipe dès qu’elle ferme les yeux et hulule à la lune bleue (sur Blue Moon). Quiconque lui a offert les roses qui trônaient sur une petite table à côté de son pied de micro avait raison.