Andrew Bird : Séjour à la ferme
Andrew Bird investira le Théâtre de Verdure du parc La Fontaine pour y interpréter les pièces de Break It Yourself, un album de canicule.
Sa première chanson, Andrew Bird l’a composée vers l’âge de 18 ans, violon à la main, sur la galerie d’une ferme achetée par ses parents quelques années plus tôt. Construit en 1895 dans la vallée du Mississippi, le bâtiment a par la suite été transformé en maison/studio par Andrew, son père et un charpentier local. Or, jamais le chanteur folk américain n’avait réussi à y produire un album jusqu’à ce qu’il y enregistre son neuvième disque, l’été dernier: Break It Yourself.
L’ambiance inspirante est immortalisée sur disque, mais aussi sur DVD, un document visuel offert en prime à l’achat de Break It Yourself dans sa version physique. Les fenêtres grandes ouvertes, le soleil plonge dans le salon envahi par l’arsenal d’Andrew Bird et ses collègues. Le chat grimpe au moustiquaire. Les bouteilles de vin et de rhum s’entassent sur le comptoir.
"Cette ferme m’avait surtout servi à m’isoler, à développer des idées et peaufiner ma technique, explique Bird. Nous l’avions rénovée pour qu’elle serve de studio, mais comme si l’endroit était trop personnel, je ne voulais pas y vivre le stress inhérent aux sessions d’enregistrement. À moins de produire un disque de manière spontanée, ce que nous avons fait cette fois, je vis difficilement les heures en studio. Dès que quelqu’un appuie sur record, mon corps réagit différemment. Je ne chante et ne joue pas de la même façon. Mon but était donc de déguiser une simple pratique anodine en séance d’enregistrement. Nous devions nous retrouver après la tournée de Noble Beast et jammer. Il n’y avait pas de pression, pas d’attentes."
À défaut d’être le meilleur disque d’Andrew Bird – on étire parfois la sauce et perd en nuance -, Break It Yourself voit l’auteur-compositeur-interprète naviguer davantage en eaux folk americana, bien qu’il conserve sa signature de par son utilisation inventive du violon. Rarement a-t-on entendu le musicien de formation classique jouir d’une aussi grande cohésion avec son groupe. Le contexte d’enregistrement n’y est pas étranger, mais il y a plus. "Je crois avoir retrouvé une conviction. Quelque chose que j’avais perdu pendant longtemps. J’ai l’impression de savoir ce que je veux plutôt que d’avancer à tâtons. Dans ce cas-ci, je souhaitais laisser plus de latitude à mes musiciens. Produire l’album dans la même pièce en enregistrant tous en même temps fut salutaire. Surtout que nous n’avions pas besoin de réalisateur puisque le son se forgeait de lui-même dans la ferme."
Présenté au Théâtre de Verdure, le concert que donnera Andrew Bird semble ainsi tout indiqué pour l’enceinte du parc La Fontaine, alors qu’une atmosphère campagnarde s’emparera de la verdure citadine. Un programme auquel s’ajoute le concert de Philippe B avec le Quatuor Molinari. Un spectacle auquel vous devriez d’ailleurs assister, Andrew Bird. "Oui", rétorque le chanteur, suscitant du même coup notre étonnement. "J’écoute toujours quelques pièces des artistes invités à ouvrir mes spectacles, et celles de Philippe B ont piqué ma curiosité. J’espère être libre pour le voir en ouverture."
Il aurait été plus juste d’informer les gens que ca se passera dans le cadre du Festival Osheaga – au théâtre de la verdure – et de donner le lien du site web du Festival pour acheter des billets. Parce que si vous consultez le site web et/ou appelez l’arrondissement du Plateau Mont-Royal pour voir la programmation du théâtre de la Verdure…. vous vous ferez dire qu’il n’y rien à l,horaire ce soir…