Royal Wood : Une vie nouvelle
Sur We Were Born To Glory, nouvel album du pianoman torontois Royal Wood, le chanteur évacue la ballade mélancolique pour les airs éclatants de la pop-rock classique.
Déjà, sur scène, lors de la tournée du précédent album The Waiting, une mouvance vers des sonorités plus rock s’était effectué auprès de Royal Wood et des musiciens avec qui il partageait la scène. Une tendance qui se confirme à l’écoute de We Were Born to Glory, quatrième album de l’auteur-compositeur paru cette semaine. "En fait, ce n’est pas nécessairement en tournée que le changement s’est amorcé, mais plutôt sur l’album précédent, soupèse le chanteur avant de poursuivre. Do You Recall? et On Top of Your Love étaient des pièces plus allègres et ça me plaisait de les interpréter en concert. Je suis à un endroit dans ma vie ou il fait bon d’être et je voulais que mes chansons reflètent là ou je suis."
Dès The Thick of It, chanson qui ouvre We Were Born… d’une guitare sautillante toute en accords majeurs, le ton est donné. "Oh love we can dance / As long as we dance in the thick of it / As one", entonne le chanteur sur la pièce qui d’ailleurs fait montre d’un joli solo de sifflement, accentuant l’impression que l’auditeur ait affaire à un Royal Wood on ne peut plus guilleret et lumineux. "J’ai mis le ballader sur le banc des pénalités, blague-t-il. C’est juste que les ballades ne représentent pas ce que je suis en ce moment. Cela ne veut pas dire que je n’aime plus les ballades. Il y en a quelques-unes sur cet album qui me tiennent particulièrement à coeur."
C’est le cas de la suave Will We Ever Learn, sertie d’un superbe arrangement de cordes, composé par le chanteur. "J’ai toujours tenu à composer moi-même mes arrangements; dans ce cas-ci, la chanson méritait des cordes pour mettre en relief le discours," explique le chanteur au sujet de la chanson douce-amère qui voit le gentleman évoquer plusieurs questions quant aux schèmes relationnels qui laissent souvent dubitatifs: "Will we ever learn from what we’re feeling?".
Des interrogations qui, si elles deviennent de moins en moins envahissantes, compte tenu des leçons acquises au fil des années, restent néanmoins en tête. "J’ai passé toute ma vingtaine à ne pas savoir ou j’allais, à vivoter sans plan concret en tête. Et c’est probablement ce que la vingtaine évoque pour plusieurs d’entre nous. Maintenant, je sais ce que je veux, je sais comment l’obtenir et peu de choses pourront me faire changer de trajectoire. C’est fou de voir à quel point on peut perdre de temps à se chercher."
"Life’s too short to waste our time, if we’re hungry let’s get wine", chante-t-il sur I Need You Now, résumant du coup les desseins positifs du chanteur et le récent intérêt de M. Wood pour la sommellerie. "J’ai toujours été fasciné par la bonne bouffe, je cuisine beaucoup quand je suis à la maison et j’ai récemment suivi quelques cours dans la Vallée de Napa et, bien que je sache que j’ai beaucoup de croûtes à manger dans la connaissance des vins, je me plais beaucoup à dénicher des bons vins et à apprendre sur les particularités de la discipline."
Il conclut, alors qu’il entame une tournée des festivals canadiens: "Ça, c’est bien sûr quand je suis à la maison. (il partage sa vie avec la pianiste et chanteuse Sarah Slean, qu’on peut d’ailleurs entendre sur Brand New Life et The Glory) Autrement, c’est la musique qui prend – pas toute – mais pas mal toute la place."