Fabien Gabel / Classik : Nouveau souffle
Fabien Gabel, nouveau maestro de l’OSQ, ne fait pas les choses comme tout le monde. Un nouveau chapitre est en train de s’écrire.
Le nouveau chef d’orchestre de l’Orchestre symphonique de Québec annonce ses couleurs cet été grâce à la série Classik, qui débutera le 8 août avec un concert extérieur à la place de l’Assemblée-Nationale. Au programme, des oeuvres de Tchaïkovski (des extraits du Lac des Cygnes), de Berlioz et même de Kurt Weill. "Ce sont mes débuts à titre de directeur artistique; ce contexte estival est parfait, constate Fabien Gabel. Deux concerts en plein air, dont celui avec DJ Champion, c’est génial! J’espère que ça permettra au public de me connaître un peu plus dans ces circonstances où l’on sort de la salle de concert formelle pour être à l’extérieur, de façon plus conviviale."
Outre ce premier programme qui sera d’ordre symphonique et classique, le chef a décidé de sortir des sentiers battus pour amener son orchestre dans un autre registre. Cette rencontre avec DJ Champion, Fabien Gabel y tenait, et c’est pour lui une occasion unique de faire connaître l’OSQ à un large public grâce à un événement de taille. "L’orchestre deviendra un instrument de musique à part entière et il fera partie du groupe de Maxime [Morin]. Je reste à la direction de l’orchestre, mais c’est Maxime qui dirige le groupe. C’est une expérience unique, une première en ce qui me concerne. Il ne faut surtout pas que les gens restent figés devant la scène; on s’attend à ce que ça bouge et que les spectateurs s’amusent", indique le directeur artistique qui cultive son oreille à la musique électronique lorsque son agenda lui en offre l’occasion.
Jusqu’à maintenant, Fabien Gabel n’a que de bons mots pour sa ville d’adoption et il compte bien faire de ce nouvel engagement une nouvelle entreprise qui sera en lien direct avec sa communauté. "C’est important d’être attentif à la relation que cultive un orchestre avec sa communauté. Bien sûr, je me sens soutenu par les musiciens de l’Orchestre et par l’organisation, jusqu’ici c’est parfait. Mais c’est aussi l’orchestre d’une ville, Québec en l’occurrence, et c’est important d’avoir en tête qu’on construit quelque chose avec les gens qui aiment cet orchestre. Québec est une ville très enthousiaste, et ça, c’est positif."
Et le chef d’orchestre ne part pas de zéro en ce qui concerne ses liens avec la province de Québec elle-même. Déjà, en France, quelques contrats professionnels l’avaient amené à tisser des liens étroits avec des interprètes québécois d’envergure. Cette réalité prendra une signification particulière la saison prochaine lorsque la contralto Marie-Nicole Lemieux (avec qui il a enregistré l’album Ne me refuse pas à la barre de l’Orchestre national de France) sera à ses côtés, sur scène, en novembre. "On se connaît très bien. Au-delà des relations professionnelles, on reste toujours en contact. Il y a quelques jours, on était au téléphone et ce n’était pas pour parler de contrats ou de musique, mais bien pour prendre de nos nouvelles et parler de la vie. D’ailleurs, en plus de sa présence en novembre, elle passera par Québec pour venir entendre l’Orchestre et venir nous voir. Je suis content de la retrouver pour faire ce concert aussi, car ce programme est superbe! Poème de l’amour et de la mer de Chausson est une oeuvre exceptionnelle et je conclurai ce concert avec la "Pastorale" de Beethoven, alors tout y est pour que cette soirée soit magnifique."