Parlovr : Les arrache-coeur
Musique

Parlovr : Les arrache-coeur

Parlovr, qui lançait ce printemps son second album, Kook Soul, tente de panser ses meurtrissures d’amour.

À écouter parler le chanteur Louis David Jackson, être membre de Parlovr, c’est un métier dangereux. "Crisse, on a manqué mourir deux fois solide. C’est notre luck qui diminue sur la route."

Jackson fait référence à la tournée de deux semaines mise sur pied par Pop Montréal, entamée en amont de la sortie du second album de Parlovr, Kook Soul. Un périple en voiture qui a bien failli se terminer dans le fossé à quelques reprises, faute d’heures de sommeil décentes.

"C’est sûr qu’on a tous 30 ans, et c’est sûr qu’on veut faire de la musique. Mais faut réévaluer les choses: je pourrais rester à la maison, me trouver un job stable et sortir un album tous les cinq, six ans. Ça pourrait se faire."

Toutefois, les plans échafaudés initialement pour la formation restent les mêmes: préparer une tournée plus importante pour l’automne, puis se remettre au travail pour donner une suite à Kook Soul, alors que les membres avaient pris quatre ans entre les glorieux débuts de leur album homonyme et Kook Soul. "Il faut regarder les circonstances. Ça fait depuis que j’ai 17 ans que je fais de la musique; ça fait 13 ans que je suis cassé à cause de ça. Et là, c’est rendu au point où c’est pas "manageable". Il y a trop à faire et on n’a pas de cash. Faire paraître Kook Soul était la chose qui avait le plus de sens en ce moment."

À la sortie de Kook Soul, les médias en ont beurré épais quant à sa teneur élevée en chansons de rupture. Bien difficile de ne pas en faire état tant l’album se révèle un apport quotidien en lyrisme mélancolique: "Somehow you’re shit up fucked up / (Your baby’s gone) / But can you pick yourself up?" chante Louis David Jackson sur It Only Happens to the Ones in Love.

Question qu’on lance au principal intéressé: une fois la peine d’amour passée, on finit par en revenir, non? "Oui, on en revient. Mais quand tu repenses aux moments les plus rough, si tu y survis, c’est là où tu apprends le plus de choses sur toi-même. Il faut célébrer ça. À la fin de la journée, il faut être fier d’avoir vécu ces épreuves-là."

Il poursuit: "On a tenté de jouer avec les clichés sur l’album. Et l’amour, c’est le plus gros des clichés."

Si les propos de Kook Soul se veulent plus sombres, ils sont couchés sur des musiques tout en accords majeurs, de sorte qu’elles viennent déguiser les complaintes en toniques pièces rock aux accents résolument rétro. En s’inspirant des années 70 – pensez aux refrains des Beach Boys filtrés par le garage des Ramones -, Parlovr fait-il un doigt d’honneur à la musique moderne telle qu’on la connaît? "Alex [Cooper, claviériste] a déjà dit en entrevue que le rock’n’roll le rendait malade. Ce qu’il voulait dire, c’est que la musique en ce moment n’offre pas grand-chose d’edgy. Tsé, Katy Perry a beau faire une toune à deux notes, mais avec la voix robotisée et le drum machine, y a pas grand-chose de plus qu’une toune catchy. C’est vide de sens."

Et son p’tit coeur dans tout ça? Encore en réparation? "Ça fait depuis novembre dernier que l’amour n’est plus dur, affirme Jackson en riant. À bien y penser, écrire l’album made me believe in love. L’amour, c’est important."

Le 11 août
Au Raw Sugar Café