Tarrus Riley : Vive la Jamaïque libre!
Fils du vétéran chanteur reggae Jimmy Riley, Tarrus Riley a surclassé son père en termes de popularité et porte la culture jamaïcaine partout sur le globe.
L’occasion était trop belle pour être ignorée par le Festival international reggae de Montréal (FIRM). Le 6 août 1962, après un siècle d’impulsions nationalistes, la Jamaïque obtenait son indépendance au sein du Commonwealth. Cinquante ans plus tard, plusieurs combats restent à mener, mais l’émancipation fulgurante de la culture locale a permis au pays des Antilles de se faire connaître à travers le monde.
"Notre nourriture et notre musique nous ont propulsés aux quatre coins de la planète", chante Tarrus Riley dans We Run It, une pièce composée pour le cinquantenaire de l’indépendance jamaïcaine. "Je suis extrêmement fier de l’attention qu’a réussi à obtenir la Jamaïque en très peu de temps", explique le chanteur quelques jours avant son concert au FIRM. "Avec son message pacifiste, notre musique a influencé le monde. C’est énorme! Je souhaite au pays un autre 50 ans de développement. Plusieurs combats restent d’ailleurs à mener, comme doter notre monnaie d’une plus grande valeur."
Né dans le Bronx, mais élevé entre les États-Unis et la Jamaïque, Tarrus Riley est devenu en 2008 un ambassadeur de choix de la culture jamaïcaine avec le succès de She’s Royal, un hymne à la femme tout en sensualité. Parue sur son album Parables, la pièce vient également de sortir en version acoustique sur Mecoustic, un disque unplugged sur lequel Riley reprend certaines vieilles chansons, en plus d’immortaliser quelques nouveaux titres.
À l’instar de She’s Royal, de nombreuses compositions du chanteur rendent hommage à la femme, ce qui laisse croire que sa mère eut autant d’influence sur sa carrière que son père, le vétéran chanteur reggae Jimmy Riley. "Bien sûr qu’ils ont eu autant d’influence, ce sont mes deux parents! Ils m’ont appris à distinguer le bien du mal. Ma mère était aussi une grande chanteuse… mais de salle de bain. Je trouve important de parler des femmes de manière positive dans mes chansons, ne serait-ce que pour lutter contre la violence conjugale. On a parfois l’impression que les hommes ont le pouvoir parce qu’ils parlent fort, mais les femmes contrôlent beaucoup plus de choses qu’on ne le pense. Quand ma mère revenait de mauvaise humeur à la maison, tout le monde devenait de mauvaise humeur."
S’il porte son message aux quatre coins de la planète, Riley travaille également chez lui puisqu’il s’est associé à l’organisme Freedom Writers qui encourage la libre circulation des idées par le truchement de l’écrit chez les étudiants défavorisés. "J’y encourage les jeunes à s’intéresser à l’histoire des Noirs, ce que personne ne leur apprend vraiment en Jamaïque. Ils n’ont souvent aucune idée qu’un Jamaïcain, Marcus Garvey, est l’un des leaders noirs les plus importants de sa génération. Garvey nous appartient. Tout comme son message: aime-toi toi-même et sois fier de ta culture."
Le 18 août, à 13h
Au Vieux-Port de Montréal
Dans le cadre du Festival international reggae de Montréal
www.mtlreggaefest.com
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Une programmation étoffée
En plus de la prestation de Tarrus Riley, les amateurs du genre qui fréquenteront le site auront droit à un spectacle du vénérable Jimmy Cliff qui revient en force avec son nouvel album Rebirth. Belle prise pour le festival qui voulait aussi profiter de sa neuvième édition pour souligner le 50e anniversaire de l’indépendance de la Jamaïque. Celui-ci montera sur scène samedi en compagnie de Riley et du Black Soil Band. La jeunesse sera également à l’honneur alors que Cham et Assassin chaufferont la foule au cours du week-end (respectivement vendredi et samedi). Aussi au programme: la sensation Popcaan (sur scène samedi) et Romain Virgo (sous les feux dimanche). Les 17, 18 et 19 août sur les Quais du Vieux-Port. (André Péloquin)