Dany Placard : De l’ombre au vert
À l’orée du 15e anniversaire du lancement de sa carrière, Dany Placard dévoile Démon vert, un album baigné de lumière.
Bien qu’il soit un auteur-compositeur-interprète reconnu de la gent folk ainsi qu’un réalisateur de disques prisé (il a notamment travaillé sur les CD de Francis Faubert, Chantal Archambault et Louis-Philippe Gingras), Dany Placard partage pourtant les rênes de son nouvel album solo avec Pierre Girard (qui a notamment collaboré avec Karkwa sur le fameux Le volume du vent et qui intervient sur Démon vert à titre de preneur de son) ainsi qu’avec son guitariste Guillaume Bourque(qui l’épaule aussi à titre de coréalisateur de l’oeuvre).
« Avec Pierre, je n’avais pas de souci à me faire. Je n’avais qu’à me concentrer sur une seule affaire, jouer de la musique », explique-t-il avant d’élaborer sur la relation particulière qu’il entretient avec Bourque. « C’est un type qui a une estie de culture musicale et qui a de bonnes idées, mais on n’est jamais d’accord! lance-t-il, amusé. Quand je propose quelque chose, il va toujours me répondre: « Ah oui? Moi je ne ferais pas ça de même! » Il me fait allumer sur des trucs que je n’envisagerais pas. Il amène des affaires complémentaires à mes idées. J’aime ça de même! »
« Ça passe ou ça casse »
Alors qu’il se détache de la maison de disques Indica pour lancer Démon vert sous la nouvelle étiquette Simone Records (Louis-Jean Cormier, Sagot, Marie-Pierre Arthur, etc.), Placard souligne qu’il n’est pas en froid avec son ancien label et qu’il avait seulement envie d’aller voir ailleurs. « C’est juste qu’avec ce disque-là, je me suis dit que ça passe ou ça casse, alors j’avais envie de sang neuf. »
Lorsqu’on revient sur son « ça passe ou ça casse », Placard fait une courte pause, puis s’explique: « Rendu à 36 ans, je me suis dit que je voulais essayer de… pas repartir à neuf, mais de repartir avec un album folk qui ne va pas nécessairement avoir plus de succès, mais, je sais pas… si c’est mon dernier disque, il sera lancé comme je voulais que ça sorte et je voulais le sortir avec du nouveau monde. »
Mettre les points sur les « i »
Sur ce compact aux sonorités crues et aux propos intimistes, Placard aborde notamment sa relation avec sa femme (touchante Coucher a’c la lune), en plus de rendre hommage à ses fils (sur Lucky Luke et Robin). Une pièce détonne toutefois: Parc’qui m’fallait, un brûlot abordant les clichés et la précarité du métier de musicien.
Couchée sur papier quelques mois après Placard, son album précédent qui, au dire du chanteur, a été composé avec les radios en tête (contrainte qu’il regrette depuis), Parc’qui m’fallait a servi d’exutoire à Dany, une façon de « mettre les points sur les « i » », indique-t-il. « Des fois, tu parles du métier à des gens qui connaissent pas ça et qui pensent qu’on est toujours sur la brosse ou sur la route avec les chums. Oui, ça fait partie de la patente, mais ce n’est pas que ça! Tu sais, on en fait en estie du truck pour des cent piasses! »
« Cliché, mais vrai en crisse »
Aux antipodes du titre de son tout nouveau CD, Placard se dit aux anges depuis l’enregistrement. « Sauf Parc’qui m’fallait, c’est un album plein de reconnaissance envers des gens que j’aime pis qui mettent du soleil dans ma vie. C’est cliché de dire ça, mais c’est vrai en crisse quand même! » s’exclame-t-il avant de confier: « En octobre, ça faisait dix ans que j’étais avec ma femme. […] On a deux enfants qui sont magnifiques. Je me suis dit que j’allais arrêter de m’en faire avec les petits détails, […] que j’allais essayer d’avoir l’air moins bête dans la vie, de la voir moins noire, pis ça a marché! »
Dany Placard
Démon vert
(simonerecords.net)
En magasin le 28 août