Pantoum : La force du nombre
Musique

Pantoum : La force du nombre

Déjà foisonnante, la scène musicale émergente de Québec profite depuis peu d’un nouveau joueur qui se distingue déjà: le complexe coopératif Pantoum.

"C’est carrément un wet dream que j’envisageais!" s’exclame Jean-Étienne Collin Marcoux qui, en juillet dernier, inaugurait ce qu’il définit comme un "lieu de rassemblement pour musiciens". Studio, local de répétition, salle de création – où les artistes y vont de prestations – et espace de vie pour les instigateurs du projet, le Pantoum se veut aussi un point d’ancrage pour les musiciens de Québec. "Y a une scène émergente à Québec qui a pris de l’ampleur au cours des dernières années, [mais] comme elle est un peu éparpillée, on s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire pour la "garder" ici et la rendre encore plus forte", confie le sonorisateur et musicien en faisant allusion à l’exode de musiciens locaux vers Montréal et les États-Unis.

Visite guidée

Ce projet rêvé envisagé depuis des lustres par Collin Marcoux ne s’est réellement mis en branle que lorsque deux de ses amis – Sébastien Forest et Jean-Michel Letendre Veilleux – ont abordé l’idée plus sérieusement. "Comme les deux me sont arrivés avec la même proposition pendant la même semaine, j’ai vu ça comme un signe!" souligne Jean-Étienne.

Après un blitz de rénovation pour transformer un taudis en complexe, le collectif – qui voulait tout d’abord installer le Pantoum à Montréal avant de finalement miser sur sa scène locale – a jeté les bases de son modus operandi. En plus des deux types d’événements offerts par la boîte – "résident" pour les artistes qui désireraient profiter de toute la palette des services offerts et "externe" pour les groupes ne désirant qu’enregistrer -, le troc et la collaboration sont aussi mis à l’honneur au 76 de la rue Saint-Vallier Ouest. "On peut, par exemple, prêter du matériel pour un concert en échange de temps consacré à nous aider lors de nos événements", explique Collin Marcoux.

Projets’n’roll

Heureusement pour le trio, les projets s’enchaînent au Pantoum. "Dès la soirée d’inauguration, notre studio était déjà booké jusqu’en octobre. Y a même un band qui est entré en studio pendant les rénovations. On enregistrait avec lui de nuit après nos travaux!"

En ce qui concerne l’espace de création, celui-ci s’ouvre aux projets – et au public – deux fois par mois et on y présente des prestations d’artistes gravitant autour du complexe. Encore une fois, les instigateurs de la boîte sont satisfaits. "On a des événements de prévus jusqu’en décembre. Même que des producteurs de shows de l’extérieur veulent y tenir des soirées", confie Jean-Étienne avant d’ajouter que le côté événementiel du Pantoum pourrait être revu prochainement. "On se demande si on devrait ouvrir les portes de l’espace plus souvent pour accommoder les gens, mais, du même coup, on veut que nos soirées gardent un certain cachet, un petit caractère exclusif, que les spectateurs s’y rendent sans nécessairement connaître les artistes qui y jouent, mais qu’ils s’attendent à de la bonne musique, tout simplement." Puis Collin Marcoux de conclure pour expliquer ses tergiversations: "Nous sommes toujours en rodage après tout."

Pour plus de détails sur le complexe et sa programmation: www.lepantoum.com