Antoine Gratton : Pianiste de feu
Musique

Antoine Gratton : Pianiste de feu

L’électrisant pianiste et auteur-compositeur Antoine Gratton dévoile La défense du titre, un album qui plonge son créateur creux dans les souvenirs tristes.

"Écoute, les gens étaient en feu; je me suis simplement fait allumer par eux. J’ai commencé le show debout sur le bar et j’ai terminé dans la toilette des filles à jouer pour des fans. C’était vraiment random comme spectacle… Une drôle de soirée, ben ben ben l’fun!"

Au bout du fil, c’est Antoine Gratton qui se remémore le spectacle enflammé qu’il a présenté il y a quelques semaines au café-bar Le Troquet, lors de la soirée mise sur pied par l’établissement pour célébrer ses 15 ans. Le chanteur poursuit, enthousiasmé: "Chaque fois que j’ai joué à Gatineau, j’ai eu du fun, mais là c’était particulièrement fou!"

Pour son second passage en Outaouais cette année, le chanteur présentera, dans un contexte sans doute plus "classique" à la salle Jean-Despréz, les pièces issues de son récent et quatrième effort, La défense du titre. Un album dont la charge émotive se révèle rédemptrice, selon le principal intéressé. "Pas que les autres ne l’étaient pas, mais cet album-là est vraiment personnel. Chanter ces chansons en spectacle devient un exercice libérateur. Quand tu as le luxe de faire des albums, tu essaies de te rapprocher de plus en plus de la vérité, de préciser ce qu’il y a à l’intérieur de toi et d’en émettre l’image la plus claire possible. C’est comme ça que ça se passe pour moi quand j’écris des chansons."

Composées principalement dans une période plus sombre de sa vie, les pièces qui forment La défense du titre ne revêtent pas ce caractère arrache-tripes que l’on pourrait associer aux albums de rupture amoureuse ou aux chansons plus dramatiques. Du moins, pas selon Gratton: "C’est weird, mais je pensais que ça allait être difficile de les chanter sur scène. Ce que j’aime, c’est que ces chansons représentent un peu une photo d’une émotion particulière. En la mettant en chanson, tu l’extériorises et tu la passes en thérapie. Une fois que c’est fait, on dirait que ce processus permet de revisiter ces belles émotions, comme quand on regarde des albums de photos."

Héritier des piano men

Il n’est pas rare de voir Gratton terminer un concert en sueur, debout sur son piano, à marteler les touches noires et blanches. Spectacle qu’il décrit comme étant "jamais pareil deux soirs de suite". Sans aucun doute, le performeur puise son énergie du rock’n’roll beaucoup plus que du pianiste chansonnier. De là viendront maintes comparaisons, dont celle, fort heureuse, qui l’apparente à Jerry Lee Lewis. "C’est drôle qu’on dise ça, parce que j’ai justement regardé cette semaine le film sur sa vie avec Winona Ryder [Gratton fait allusion au long métrage de 1989 Great Balls of Fire! avec Dennis Quaid dans le rôle du célèbre pianiste]. Drôle de coïncidence!" s’esclaffe-t-il.

"Il n’en existe pas des centaines, des pianistes qui rockent sur une scène. Je pense à Elton John, y a Billy Joel… Mais le plus grand reste Jerry Lee. Et qu’on veuille me décrire comme un de ses héritiers, ça me fait ben plaisir!" conclut Gratton d’un grand éclat de rire.

Le 20 septembre
À la salle Jean-Despréz