Joseph Arthur : Nouveau(x) départ(s)
De passage au Québec pour une série de concerts intimistes, l’auteur-compositeur-interprète folk-rock Joseph Arthur revient sur une année de nouveautés.
Aujourd’hui âgé de 40 ans, Joseph Arthur est aussi casse-gueule, sinon plus, qu’à ses débuts en 1996. Bien qu’il soit un artiste établi dans le circuit alternatif, le gaillard lançait, en janvier dernier, un album double numérique distribué à prix libre. « C’est une avenue que je voulais explorer depuis longtemps et, je ne sais pas pourquoi, mais je trouvais que cette oeuvre se prêtait bien à l’exercice », lance Joseph à l’autre bout du fil à Williamsburg à Brooklyn, où il répète en vue de ses concerts dans la Belle Province. « J’ai l’impression que les mélomanes et l’industrie du disque accordent moins d’importance à l’album en tant qu’oeuvre, de nos jours. Ça n’a pas que ses mauvais côtés, par contre. Après tout, ce ne sont pas tous les albums qui sont éternels. On ne doit pas les considérer comme un « échec » s’ils ne fascinent les gens que pendant quelques mois. D’un autre côté, plancher sur une oeuvre pendant des années n’est pas nécessairement un gage de qualité non plus. » En attendant la suite (Arthur ne croit pas lancer son prochain disque exclusivement sur le Web, préférant prendre son public par surprise), le chanteur folk fait du rock.
De Pearl Jam à Joseph…
Ainsi, le mois prochain, on lancera la première parution de RNDM, un projet réunissant Joseph, le batteur réputé Richard Stuverud et Jeff Ament, bassiste et membre de Pearl Jam. « C’est un projet plus rock’n’roll! » s’exclame-t-il. « La section rythmique du groupe est vraiment unique et musclée… du moins, si je me fie à mes autres projets. Oui, Jeff joue avec Pearl Jam, mais c’est – avant tout – un excellent bassiste qui amène avec lui sa virtuosité, bien sûr, mais une expérience rock enviable. De plus, il connaît notre batteur Richard depuis des années. Ce qui fait qu’ils ont une bonne chimie depuis longtemps et, heureusement, je m’y insère bien. C’est un projet excitant! »
Une question de soutien
De passage au Québec pour une brève tournée qui l’amènera jusqu’à Chicoutimi, le chanteur, qui ne s’accompagne souvent qu’à la guitare lors de ses passages ici, sera épaulé par d’autres musiciens pour l’occasion. « J’ai maintenant beaucoup de complices dans la province », confie-t-il lorsqu’on lui demande ce qui le pousse à couvrir les régions en plus des centres urbains. « Je suis maintenant au Québec jusqu’à trois, quatre fois par année et ce n’est pas toujours pour y jouer de la musique », ajoute-t-il par la suite. « Ça m’a ouvert les yeux. Y’a des gens qui, sans être physiquement impliqués, m’épaulaient là-dedans virtuellement. On est souvent moins seul qu’on peut le croire. Bien que ça m’ait coûté la totale, ça m’a redonné un peu fois en l’humanité… en plus d’une nouvelle chanson! » conclut-il en faisant référence à Where Is My Van, un brûlot téléchargeable sur son site qu’il a produit avec un autre ami: l’ex-R.E.M. Peter Buck.