Colin James : Sur la pointe des pieds

Près de 25 années de carrière, des prix, des disques d’or, des collaborations enviables (notamment avec la légende Stevie Ray Vaughan) et des faits d’armes surprenants (il a notamment mené la vague swing des années 90 au Canada) et, pourtant, Colin James garde la tête froide… une attitude qui n’est pourtant pas très "rock". D’un naturel effacé, "la star du rock la plus discrète du Canada" – le seul titre dont il coiffe son site Web – associe cette allergie aux coups d’éclat à son environnement. "De un, c’est un métier merveilleux. Je me trouve déjà assez chanceux de pouvoir en vivre. Puis, y a aussi le fait que je suis de Regina et que j’habite maintenant Vancouver, toujours loin du show-business de Toronto. Ça m’évite de trop y penser!"

Amourettes musicales

As de la six cordes qui s’est tout d’abord fait découvrir à titre d’artiste dit rock, James a ensuite flirté avec le swing, puis le folk, le blues et le country. Un parcours qui trahit une mélomanie boulimique, bien sûr (il confiera d’ailleurs qu’il est un grand amateur des Stevie Wonder et autres Sam Cooke depuis longtemps, malgré ce que la facture pop de ses premiers albums pourrait laisser croire), mais aussi une stratégie afin de garder la tête hors de l’eau, selon le principal intéressé. "En ce moment, je me trouve plutôt "rock contemporain", mais je me dirige de plus en plus vers le soul. Je ne délaisserai pas le rock dit "radiophonique" pour autant, mais je veux vraiment approfondir cet intérêt pour la musique soul, surtout dans le chant", explique-t-il avant de glisser qu’"aller d’un genre à l’autre est aussi un moyen de garder ma musique excitante. Je redoute le jour où je deviendrai blasé du métier. J’espère ne jamais me dire "Bon, c’est malheureux, mais faut y retourner!" avant de me lancer dans un nouvel album ou une nouvelle tournée."

Une excitation constante qui se transmet aussi aux bandes d’enregistrement, à en croire les propos de Colin. "Sur Fifteen, je me suis notamment offert une reprise de Oh Well de Fleetwood Mac. Non mais, quel privilège de reprendre une telle chanson, non? Mieux encore, j’ai eu l’honneur d’accompagner Mick Fleetwood en concert l’année dernière. Il m’a même présenté à sa mère. Elle a 95 ans, elle est en fauteuil roulant, mais elle était tout de même au concert et à la première rangée en plus!"

Anecdote à part, ce 15e album est surtout la bienvenue à l’orée d’une nouvelle tournée pour Colin James. "Ce qui est bien avec les nouveaux disques, c’est qu’ils nous permettent aussi de réinventer nos concerts, d’y insérer du nouveau matériel qui, si tout va bien, s’harmonisera aux chansons précédentes et sera bien accueilli par le public. En ce moment, on s’amuse. On joue autant de nouveaux brûlots que des ballades, et on verra ce qui colle en spectacle et ce qu’on laissera dans le local de répétition!" conclut-il en rigolant.

Le 10 octobre
Au Palais Montcalm