Eleni Mandell : Chanceuse malgré tout
Eleni Mandell se dévoile sur scène et sur disque avec I Can See the Future.
Eleni Mandell revient de loin. Après des années de galère, la cowgirl de Los Angeles signait récemment une entente avec l’étiquette Yep Roc (label qu’elle partage maintenant avec des artistes de talent comme The Sadies, Reverend Horton Heat et Gang of Four), en plus d’accoucher de jumeaux. Des baumes sur une rupture particulièrement déchirante, qui résonne jusque dans les textes de I Can See the Future, lancé cet été. "Écrire ces pièces m’a un peu servi de thérapie, note-t-elle. Les enregistrer était la partie "travail" du projet. Il y a maintenant quelque chose de très libérateur, de très triomphal même, dans le fait de les chanter devant public. Oui, les pièces ont été écrites à une époque plutôt sombre, mais je vis présentement des jours très heureux!"
"I got a bun in the oven, but I still need lovin’" ("Je suis enceinte, mais j’ai quand même besoin d’amour"), chante Mandell dans la pièce Bun in the Oven. Heureusement, le vide semble rempli aujourd’hui. "Outre le fait que j’essaie de ne pas jurer devant mes enfants, de peur qu’ils ne se mettent à répéter ce qu’ils entendent, je ne me censure pas vraiment", confie-t-elle avant d’éclater de rire. "En fait, j’ai l’impression que la maternité "améliore" tout ce que je vis. Par exemple, je suis présentement en tournée aux États-Unis avec Nick Lowe. C’est une expérience tellement inspirante que je prends déjà des notes pour le prochain disque!" précise la chanteuse qui se dit aussi libre qu’avant lorsqu’elle prend la route. "Mes enfants m’accompagnent présentement en tournée. On découvre donc de nouvelles villes – et de nouveaux parcs pour enfants – à chaque arrêt. C’est aussi amusant qu’intéressant!"
La chance loin des projecteurs
Bien qu’elle soit active depuis des années et qu’elle compte près d’une dizaine d’albums prisés par la critique, le succès populaire échappe toujours à Mandell. Malgré cette étiquette d’underdog – pour reprendre son expression – qui lui colle à la peau, l’artiste émérite s’estime, avant tout, chanceuse et privilégiée. "Bien sûr, depuis que j’ai des enfants, je tente, bien évidemment, de faire un peu plus d’argent, afin qu’ils ne manquent de rien, mais je ne me plains pas. Je me considère comme très chanceuse, car j’ai gagné le respect et travaillé avec des gens de talent tout au long de ma carrière."
Parmi ces collaborations emballantes, notons Ce sourire qui ne ment pas, duo en compagnie de Yann Perreau qu’on retrouve sur À genoux dans le désir, le plus récent album du chanteur québécois. "Je joue au Québec depuis une dizaine d’années", se remémore Mandell en revenant sur ce lien particulier qu’elle entretient avec la province. "J’y suis liée d’une façon plus intime qu’au reste du Canada. J’y ai même des amis précieux. C’est comme une seconde demeure pour moi. Encore une fois, je suis très chanceuse de faire ce que je fais!"
MONTRÉAL
En concert le 18 octobre
À L’Astral
Dans le cadre de la série Jazz à l’année
QUÉBEC
En concert le 17 octobre
À la Salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec