Holly Cole : Mi-louve, mi-oiseau
L’icône du jazz Holly Cole présentera le 11 octobre les nouvelles pièces de Nights, son album à venir en novembre, au Palais Montcalm.
Décidément, Holly Cole est en verve. En 2000, la grande dame du jazz canadien dévoilait Romantically Helpless, un neuvième album chantant les hauts et les bas de l’amour. L’année suivante, elle se livrait à l’exercice de l’album de Noël avec Baby, It’s Cold Outside. Puis, en 2003, elle lançait Shade, une oeuvre sulfureuse inspirée par la moiteur de l’été. Plus tard cette année, Cole renouera avec les albums concepts avec Nights, un disque de reprises et de matériel original lié de près ou de loin à la nuit. "J’adore les albums concepts! s’exclame Cole à l’autre bout du fil. Ceci étant dit, les thématiques de mes albums font surface de façon plutôt naturelle. Pour Nights, le motif nous est venu en studio – il faut dire que l’enregistrement de ce disque s’est étiré sur deux ans -, et à force de ruminer et de répéter des pièces, j’ai réalisé que plusieurs des chansons travaillées étaient d’époques différentes, mais tournaient toutes autour d’un certain motif nocturne. Comme si ce n’était pas assez, on travaillait souvent pendant la nuit."
Ainsi, celle qui s’avoue oiseau de nuit pourrait aussi être considérée comme un loup solitaire, préférant travailler la nuit alors que ses collègues font la noce une fois la lune levée. "J’ai besoin d’espace et de quiétude pour créer la nuit. J’ai besoin de beaucoup de concentration et, la nuit, les seules personnes qui m’appellent sont généralement heureuses… et complètement soûles!"
Bien que la tombée du jour soit souvent associée au spleen des poètes, Cole se défend de ne remuer que des idées noires lorsqu’elle empoigne sa plume. "Peut-être que je signe des trucs plus songés, plus profonds la nuit, mais je n’irais pas jusqu’à dire que je pose sur papier du matériel grave ou déprimant en fin de soirée. En fait, je trouve le jour beaucoup plus déprimant que la nuit. Le jour, c’est le travail, le désordre, le bruit, le trafic, les factures à payer, des milliers d’appels, encore plus de pourriels, etc. D’accord, ce ne sont pas des trucs très déprimants, tout compte fait, mais ils demeurent distrayants, dérangeants, même."
Les fans de la première heure de l’icône seront aussi ravis d’apprendre que le bassiste David Piltch et le pianiste Aaron Davis, les deux autres tiers du Holly Cole Trio, poursuivent leur réunion entamée sur Steal the Night, un disque-DVD lancé plus tôt cette année. "Travailler avec eux, c’est comme faire du vélo, mais en mieux", lance la jazzwoman en abordant ce retour aux sources. "Au-delà des petites chicanes de famille, chacun a son rôle à jouer et le connaît par coeur."
La présente tournée québécoise de Holly Cole l’amènera à Québec, mais aussi en région, à L’Assomption et Shawinigan, entre autres. "Je me considère très chanceuse et heureuse de compter parmi les quelques artistes anglophones canadiens qui "fonctionnent" autant au Québec, dans les grandes villes autant qu’en région… Et ça me permet de pratiquer mon français du même coup!" conclut-elle.
Le 11 octobre
Au Palais Montcalm