The Cheap Thrills : À voir au Bar Le Saloon
Souvenez-vous comme il était de bon ton au tournant des années 2000, pour une certaine frange du revival rock’n’roll, de citer comme influence principale MC5 ou Hanoi Rocks, de s’attriquer en héroïnomane chic (jeans plus étroits que ceux de leur blonde, t-shirt de Mötley Crüe, foulards en soie), de boire à même la bouteille des litres de Jack Daniel’s et de s’entourer d’un harem de filles de mauvaise vie. Au Québec, des groupes de petits teigneux comme Psychotic 4 mesuraient l’authenticité de leur dévouement à la cause rock’n’roll à l’aune de l’extravagance de leur divers abus. Il fallait répéter les mots "babes" et "booze" plusieurs fois par chanson question de bien annoncer son programme idéologique.
Une petite dizaine d’années plus tard, accélération du processus de recyclage culturel oblige, l’heure du revival du revival a sonné, s’il faut en croire I Gotta Get Away, le premier vidéoclip de The Cheap Thrills, quatre petites pestes émaciées qui auraient toutes de sérieuses chances de remporter un concours de sosie d’Izzy Stradlin (le guitariste rythmique original de Guns N’ Roses), modèle 1988. Apôtres de la fête éternelle, les Montréalais arrosent leur glam-rock-boogie-bluesy-décadent, nourri au biberon des Thin Lizzy, New York Dolls et Rolling Stones (période seringue), d’une fascinante quantité de bières, investis de la conviction que le rock doit être sauvé au plus vite. C’est une histoire vieille comme le monde dont on ne se lassera jamais. Tapez The Cheap Thrills dans YouTube pour entendre leur premier EP. Le 11 octobre au Bar Le Saloon.