Elisapie : Entre X et Y
Sur Travelling Love, album tout pop et en féminité, Elisapie s’entoure de la crème de la chanson québécoise masculine.
Jointe en Saskatchewan, alors qu’elle rode les pièces de son album en formule trio en première partie du groupe Royal Wood, Elisapie Isaac est rayonnante. « C’est vraiment curieux! On me demande des autographes, je vends des disques et je vois le brillant dans les yeux des spectateurs », lance-t-elle, visiblement estomaquée par la réaction du public. « Ce sont de bons signes! Ça passe. Je suis très contente! »
« Ça », c’est Travelling Love, son deuxième album solo. Alors que son premier jalon, There Will Be Stars (2009), était une oeuvre plus folk, plus feutrée, la belle du Nunavik surprend en livrant un disque nettement plus pop. « Je suis une fille beaucoup plus pop que les gens peuvent le penser! » ajoute Isaac, abordant son changement de cap. « Ce n’est pas parce que je viens du Grand Nord que je vais privilégier un style particulier! » Puis elle éclate de rire et s’explique. « Taima était un peu plus planant, avec un côté un peu plus cru, voire rock à la limite. There Will Be Stars était plus folk, mais là, la pop prend toute la place! »
Mais attention, on parle ici de Pop avec un P majuscule, selon la principale intéressée. « Il ne faut surtout pas diminuer ce genre – moi-même, ça m’arrivait auparavant, je me disais: « Oh non! Je ne peux pas faire ça comme ça, c’est trop pop! » », glisse-t-elle par la suite. C’est donc avec les mélodies contagieuses des Blondie, Abba et The Cars qu’Isaac s’est entourée de différentes générations d’artistes masculins allant de la légende vivante Jim Corcoran à la relève (ses collaborateurs Manuel Gasse et Gabriel Gratton), en passant par ses contemporains, dont Brad Barr qui l’accompagne dans For Me, le batteur Robbie Kuster, ainsi que les réalisateurs François Lafontaine et Éloi Painchaud.
Malgré la différence d’âge – et de sexe – marquant la troupe, un trait commun l’unissait, selon la principale intéressée. « Nous sommes tous des gens très passionnés, mais aussi low profile« , note-t-elle avant de s’étendre sur le cas des deux derniers. « C’est ma deuxième collaboration avec Éloi. Je savais donc que quand il tient à quelque chose, il s’impose. François, de son côté, m’a étonnée avec son énergie incroyable. Bref, je me suis entourée de têtes fortes, mais tout de même sensibles, qui étaient conscientes que j’étais en quête, que ce n’était pas seulement de la musique pour moi, que j’avais besoin d’être écoutée. »
Biscuits et amours voyageuses…
Véritable « mise à nu » – pour reprendre les propos de la chanteuse -, Travelling s’est enregistré en compagnie d’hommes, mais s’est écrit en compagnie d’amies. « Travelling Love, c’est les hauts et les bas de la femme, résume-t-elle. Sans aller trop dans les détails, l’album a notamment été inspiré de soirées entre amies. Des femmes passionnées qui se demandent pourquoi l’homme et la femme ne se comprennent toujours pas, pourquoi ils sont si différents en amour, etc. »
D’où la Pop avec un grand P, conclut Elisapie. « Ça a donné un beau mélange qui a fait en sorte que finalement, oui, ça sonne pop, mais ça garde quand même son côté deep, ce qui était très important pour moi. C’est de la pop, oui, mais y a une réflexion derrière. Je n’y parle pas des biscuits que je partage avec mon amoureux! »
Elisapie Isaac
Travelling Love
(Avalanche)
Dans les bacs dès le 30 octobre
Lancement le 1er novembre
Au Time Supper Club
Pièces disponibles en écoute exclusive ici: www.voir.ca/nouvelles/actualite-musicale/2012/10/17/en-exclusivite-trois-pieces-du-nouvel-album-delisapie/