Rufus Wainwright : Une question d'étiquettes
Musique

Rufus Wainwright : Une question d’étiquettes

Père, mari… génie: Rufus Wainwright cumule les titres sur la  route.

Bien qu’il se dise plus sage à l’approche de la quarantaine – la cigarette et le lait au chocolat seraient-ils vraiment devenus ses deux seuls vices? -, Rufus Wainwright est loin de s’assagir… du moins, en entrevue. « C’est toujours inquiétant lorsqu’on se retrouve dans le coeur de l’Amérique. On dirait qu’on y frappe un mur lorsqu’on tente de s’aventurer hors des sentiers battus. Heureusement, cette tournée se déroule quand même bien », glisse-t-il à quelques minutes du lever du rideau de son arrêt en Arkansas.

Année faste s’il en est pour le golden boy de Montréal, 2012 aura notamment permis à Rufus de devenir père en février, puis mari en août. Deux étapes qui ont, bien évidemment, influencé Out of the Games, paru en avril. « J’ai toujours abordé ma vie au sein de mon art, mais aussi avec le public et les médias, et je crois que cette franchise est appréciée, d’où le fait que les mélomanes sont toujours au rendez-vous! » lance-t-il tout d’abord avant d’éclater de rire. « Mais bon, bien que j’aie chanté ma relation chaotique avec mon père, le décès de ma mère et ce que ma fille m’inspire, je demeure tout de même prudent lorsque j’écris, car ceux-ci ne peuvent pas répondre ou « se défendre ». »

Plus tard, faisant référence à l’entrevue donnée par sa soeur Martha à Tout le monde en parle – où celle-ci confiait que le mariage avait maté ses ardeurs -, Rufus se dira… surpris. « Je me disais que jamais, au grand jamais mon mariage avec mon partenaire n’aurait un impact sur moi ou ma carrière, mais je dois avouer que… oui, ça m’a changé et bien malgré moi! » s’exclame-t-il, soufflant que l’union civile l’aura rendu moins craintif, moins névrosé. « Le mariage m’a soulagé, on dirait. Je me sens davantage en sécurité, je suis maintenant plus fort et plus brillant car je profite de deux cerveaux! »

Une étiquette collée au talon du dandy depuis ses débuts demeure toutefois embarrassante, selon Wainwright: celle de génie musical (récemment apposée par un critique de l’édition allemande du magazine Rolling Stone).

« Bon, d’accord. Je le concède, c’est un compliment qu’on me fait souvent! dit-il, visiblement gêné, mais je garde la tête froide en me disant que je suis loin d’icônes de la pop comme Elton John ou John Lennon. Et puis bon, j’ai cette manie de trouver l’herbe du voisin plus verte, vous savez.

– Oh! Pauvre de vous!

– Oui! Pauvre de moi! »

Montréal
Le 26 octobre
À l’église Saint-Jean-Baptiste

Québec
Le 27 octobre
À la Salle Albert-Rousseau