Kim Churchill : Droit devant
C’est avec un sentiment d’appartenance décuplé que Kim Churchill revient en sol québécois, pour y tourner une énième fois en deux ans. Entre Merimbula et le Québec, il n’y a qu’une vingtaine d’heures d’avion, après tout.
« J’ai arrêté de compter le nombre de fois que je suis venu au Québec! » lance d’emblée l’Australien, à l’autre bout du fil d’une conversation Skype qui sera interrompue une dizaine de fois. C’est que Kim Churchill n’est même pas au repos lorsqu’il revient chez lui et communiquait d’une petite bourgade d’Australie occidentale, au lendemain d’un spectacle au festival Blues at Bridgetown, quelques heures avant de reprendre l’avion qui le mènerait de Sydney à Montréal. « J’aime cette vie trépidante, ce rythme fiévreux. Je suis très jeune [ndlr: il n’a pas encore atteint la mi-vingtaine] et j’aime cette vitesse. Si c’était trop lent, je m’ennuierais! » affirme Churchill, sans détour, et éclatant d’un grand rire franc. « Quand j’ai fini l’école secondaire, en 2008, je me suis acheté une camionnette et je suis parti tout de suite. Je ne connaissais que la petite ville de Merimbula. Je me suis donc vite habitué à être sur la route. Parfois, on se sent seul, mais j’ai des amis partout, maintenant. »
Il transportera ensuite un peu partout au Québec son folk rock qu’il joue en solo, alignant les boucles et accords de guitare et d’harmonica avec une maîtrise désarmante. En moins d’un mois, il enchaînera 17 spectacles à travers la province, qu’il connaît maintenant sur le bout des doigts puisqu’il participait, l’été dernier, à la tournée du ROSEQ, qui l’a mené des Îles-de-la-Madeleine au Lac-Saint-Jean. « J’ai adoré ces spectacles, admet Churchill. Les gens, au Québec, sont très passionnés. C’est quelque chose que j’adore quand je viens: je sens l’énergie, l’électricité passer entre le public et moi, sur scène. »
Et l’attirance est réciproque, si l’on en croit le succès de ses visites depuis la sortie de son album homonyme, en 2011, puis de son second disque, Detail of Distance, au printemps dernier. Maintenant fort de plusieurs dizaines de spectacles au Québec et de rencontres – le trompettiste et compositeur Félix Brochier est devenu un proche collaborateur et ami -, l’émule de Nick Drake, Jack White et Jeff Lang s’inspire maintenant de sa résidence secondaire: « Quand j’ai commencé à composer, c’était entre autres parce que je voulais laisser les choses qui m’entourent me motiver, me passionner. Je crois que les couleurs des villes du Québec se retrouvent dans ma musique. J’en parle maintenant de façon imagée. »
Présentement attelé à la composition de quatre nouveaux albums (!), Kim Churchill demeure à l’image de sa musique: forgé dans la découverte. « On verra bien duquel je serai le plus satisfait quand j’aurai terminé! » rigole l’Australien à la voix lumineuse. « Je vais en terminer un en décembre et il est directement inspiré du style de Nick Drake, de sa façon de jouer de la guitare. » Churchill retournera ensuite en studio, en avril prochain, où il « se reposera »: « J’aime enregistrer rapidement. Ça ne me donne pas le temps de tout remettre constamment en question. Quand tu prends trop de temps, ça devient ennuyant et tu n’apprécies pas vraiment ces moments. » Quand on vous dit qu’il sait où il s’en va, le p’tit gars de Merimbula.
Le 7 décembre
À la Maison de la Culture de Waterloo