Hannah Georgas : Vivre et apprendre
Musique

Hannah Georgas : Vivre et apprendre

L’auteure-compositrice de Vancouver Hannah Georgas lançait, il y a quelques semaines, sa deuxième offrande, Hannah Georgas. Un opus qui, dans les thèmes abordés comme dans son titre, recoupe tout de la femme que devient peu à peu la chanteuse.

« If I were in your shoes, I’d be a little selfish, less selfless, less harsh« , souffle à nos oreilles Hannah Georgas dans Ode to Mom, chanson toute personnelle qu’elle a écrite pour sa mère à la suite du décès de son père. Chanson qui, selon la principale intéressée, a été « la première achevée de l’album » et qui figure à la fin du nouveau disque de l’auteure-compositrice de Vancouver. Un opus qui porte son nom: « C’était tout à fait naturel que je donne mon nom à cet album. Après de nombreux remue-méninges, rien n’y faisait. C’est si collé à moi; seul mon nom faisait l’affaire. »

À propos de la douce ballade empreinte d’amour mais aussi de son lot d’incompréhensions, la chanteuse confie: « C’est drôle, mais je n’ai pas l’opinion exacte de ma mère sur la chanson. Elle est de la vieille école; elle ne démontre pas ses émotions. Mais je sais, dans le fond, qu’elle est touchée. »

L’album dont vous êtes le héros

À l’instar de l’excellent album pop-dubstep de Lights, Siberia, ce disque a été réalisé par Graham Walsh, chef de la troupe torontoise Holy Fuck, un « génie à la programmation de beats et un être humain magnifique », d’après Georgas. Cette collaboration avait un but précis, selon elle, celui de revamper sa palette sonore. Ainsi, la pop-rock sautillante et naïve de This Is Good s’est vu évacuer pour laisser la place à de savants paysages composés de synthés rêveurs et de rythmes électro. « Comme je vis à Vancouver, déménager à Toronto pour l’enregistrement de l’album avec Graham a été une expérience intéressante. »

Le processus de composition de Hannah Georgas aurait débuté en janvier dernier lors d’une retraite imposée – « j’avais vraiment peur d’être atteinte du syndrome de la page blanche », se rappelle-t-elle – dans un chalet sur l’île Saltspring, petite tranche de paradis du Pacifique reconnue pour ses falaises rocheuses et ses plages de sable granuleux.

« Je crois que je gagne en maturité en tant qu’auteure, soutient-elle. Au moment de l’écriture, je me suis mise à réfléchir à propos de ce qui m’était arrivé au fil des mois précédents. Cet album, ce sont mes crises d’anxiété – ça m’arrive de moins en moins, je touche du bois -, la mort de mon père, la fin de relations amoureuses. C’était devenu tout naturel d’être plus près de ce que je vivais à l’époque. Je devais faire le ménage dans ma tête. »

En résulte un album-confession à des lieues de ses débuts plus allègres. Enemies traite de la fin d’une amitié, Fantasize dresse le portrait d’un fantasme récurrent qui la hante… tout ça trahit une mouvance marquée dans les préoccupations de la jeune femme.

Celle qui partagera sa marquise avec ses comparses Mother Mother conclut: « J’ai réalisé que certaines choses sont plus importantes que d’autres. Ma musique prend toute la place, puis il y a mes amis, ma famille… Ma santé est plus importante aujourd’hui. Je deviens une adulte, je crois bien. »

En concert le 23 novembre
Avec Mother Mother
Au Centre Bronson