Kid Koala : Retour aux sources
Après s’être frotté au blues sur son dernier album, Kid Koala réinvente sa présence scénique en s’inspirant du divertissement d’antan avec The Vinyl Vaudeville Tour.
Seize ans après le lancement de son premier démo, Eric « Kid Koala » San croule sous les étiquettes: DJ et artiste électro, bien sûr, mais aussi illustrateur et, plus récemment, historien, comme en témoigne 12 bit Blues, une oeuvre dévoilée en septembre qui se veut autant une lettre d’amour à l’échantillonneur E-mu SP-1200, instrument de choix des rappeurs de la première heure, qu’un hommage à la note bleue. « Au fil des années, j’ai constaté que la majorité des genres musicaux que j’appréciais – le rock, le jazz, le rap et j’en passe – provenaient du blues. Je voulais donc me lancer dans le genre, mais à l’aide de platines et du E-mu SP-1200 », explique San, de passage chez lui, à Montréal, après une série de concerts aux États-Unis.
Comme si ce n’était pas assez, le bidouilleur poussait l’exercice de style un peu plus loin en offrant une édition limitée du CD comprenant un tourne-disque en carton à assembler. Un pied de nez au numérique? Oui et non. « Étant un type qui utilise toujours l’analogique, peut-être que c’est un geste d’éclat inconscient, mais ce qui me charmait surtout dans la démarche, c’était son aspect bricolage. Avouez qu’on doute que ce gramophone fonctionnera une fois assemblé. Et pourtant! On dirait presque un projet scolaire pour une foire scientifique! » Autre projet hautement scientifique en cours dans le laboratoire de San: le cirque entourant sa présente tournée.
« Un siècle plus tard, on prouve que des filles qui dansent demeurent un divertissement dont on ne se lasse jamais! » s’exclame l’artiste, hilare, pour résumer l’aspect vaudeville de la série de spectacles faisant mousser 12 bit Blues. Après quelques happenings dépendants de la technologie – Space Cadet, un concert accompagnant le livre du même nom, où les mélomanes ne pouvaient entendre qu’à l’aide d’écouteurs -, San désirait « faire simple »… d’où les chorégraphies de danseuses… et de robots, et de marionnettes. « Après Space Cadet, je voulais me lancer dans un autre concept original, mais qui allait dans une tout autre direction. Autant à titre d’artiste que comme spectateur, j’aime les concerts qui sortent de l’ordinaire. À un moment donné, on se lasse du type qui se contente de mixer des albums, la tête penchée sur ses consoles! » conclut-il en rigolant encore une fois.
12 bit Blues
(Ninja Tune)
Présentement dans les bacs
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En concert le 29 novembre
Dans le cadre du Vinyl Vaudeville Tour
Au Théâtre Corona