Benjamin Biolay / Vengeance : Biolay se rebiffe
Après le fameux La superbe, le dandy français Benjamin Biolay livre Vengeance, un nouvel album plus éclaté que fielleux.
Pour Benjamin Biolay, la vengeance n’est pas perfide. En entrevue avec RTL.be, l’artiste lançait que la plus belle vengeance possible, « c’est de vivre dans un pays chaud avec les gens qu’on aime ». Elle est encore moins un plat qui se mange froid, car deux années à peine après l’adulé La superbe – et un an après Pourquoi tu pleures?, le film et la trame sonore -, le chanteur ténébreux revient à la charge avec une oeuvre aux antipodes de son titre: collective, foisonnante et, surtout, libre. « Ça s’est fait de façon un peu chaotique, en faisant fi de la pression », relate Biolay en pointant le succès de La superbe. « J’aime aller en studio pour mon plaisir, sans la grandeur que ça implique. Pour faire de la musique ou parce que j’ai quelque chose à dire, tout simplement. »
Et pourtant, depuis le dévoilement de l’opus, les représailles se multiplient. Au début du mois, le Front national allait jusqu’à qualifier Biolay de « rebelle en peau de lapin » pour avoir fait référence à la mort de Jean-Pierre Stirbois, figure de proue du mouvement de droite, dans la pièce-titre de l’album. « J’ai été très peiné. J’ai trouvé ça très vache de leur part », tranche l’auteur-compositeur-interprète qui ajoute que le regroupement l’a prié de présenter des excuses à la veuve de Stirbois. Demande qui a amusé l’artiste. « S’ils s’intéressaient vraiment à ce monsieur, ils sauraient que sa veuve est décédée depuis six ans, en fait! » Puis, c’était au tour de Biolay de s’en prendre à ashleymadison.com, qui a utilisé son image – sans son consentement – à des fins promotionnelles alors que le site de rencontres extraconjugales canadien poursuit sa percée européenne. « J’étais scandalisé! Mes enfants vont sur Internet, vous savez! » résume-t-il tout en indiquant que la procédure va bon train.
Vengeance, le disque, s’est enregistré en toute convivialité avec des amis et collaborateurs de choix: les rappeurs Oxmo Puccino et Orelsan s’y retrouvent, tout comme Vanessa Paradis et l’ex-Libertines Carl Barât qui renvoient l’ascenseur à Biolay, celui-ci ayant contribué à leurs propres projets derrière la console. « La réalisation d’albums tient de l’artisanat, philosophe-t-il, tentant d’expliquer pourquoi tant d’artistes – d’Henri Salvador à Isabelle Boulay – ont retenu ses services. « Il faut être créatif, mais aussi amoureux des chansons produites, et plus on en crée, plus on devient efficace. Prenez Carl Barât, par exemple. Il me disait qu’il aimait mon son, qu’il était très « continental », et je ne sais toujours pas ce qu’il voulait dire par là! J’imagine qu’il voulait dire que j’avais acquis une compréhension de la musique britannique semblable à la sienne. »
Bien qu’il s’affaire à préparer une série de concerts en sol français dès mars 2013, Biolay annonce déjà qu’il participera aux FrancoFolies de Montréal, en plus de plancher sur une tournée québécoise.
Benjamin Biolay
Vengeance
(Audiogram)
Présentement dans les bacs