Ryan Hemsworth : Playlist vivante
Il est de Halifax et est probablement "the next big thing" dans le milieu hip-hop international. Et malgré qu’il soit aux limites du succès commercial, son son se révèle plus psyché que pop. Voici Ryan Hemsworth.
Son nom devient de plus en plus une figure de proue des blogues spécialisés, la publication britannique The Guardian le mentionne dans sa chronique hebdo New Band of the Day, DJ Shadow est fan… Bientôt, quelqu’un comme, disons, Kanye West, le recrutera pour l’aider à façonner ses beats, on s’en doute bien.
À propos de cette récente ubiquité, le principal intéressé affirme, terre à terre: « C’est vraiment chouette d’avoir son nom mentionné un peu partout, surtout dans des publications que je lis et pour lesquelles j’éprouve un grand respect. La première fois que Fader (magazine américain sur l’indé tous azimuts) a publié quelque chose à propos de moi, j’étais en classe. Évidemment, tout ça, ça favorise pas la concentration! »
C’est sans doute la parution de son récent EP, Last Words – assurément son effort le plus réussi à ce jour – qui a précipité les choses pour le beatmaker et remixer. Un truc joliment inclassable, instrumental à 95%, qui doit autant au hip-hop qu’au post-rock: « Je suis content que le processus de création se soit déroulé de cette façon pour Last Words. Les astres étaient visiblement alignés. Je me suis inspiré du temps quand j’avais 16 ou 17 ans; je me suis mis à écouter des trucs comme The Notwist et Mew, des vieilles trames sonores de films japonais que j’aimais… Sans m’en rendre compte, j’ai réussi à créer avec Last Words un document qui relate bien le mood dans lequel j’étais au moment de sa création. Il présente ma volonté de souder plein d’éléments ensemble, ce que je fais de toute façon dans ma vie de tous les jours. »
Un genre aujourd’hui, demain mille
S’inscrivant dans la famille hip-hop, l’oeuvre de Hemsworth – tant ses efforts solos plus expérimentaux que ses collaborations hip-hop avec des rappeurs – font état d’une volonté de faire émerger le hip-hop de son carcan habituel. « Si tu veux mon avis, les genres musicaux, que ce soit le rock, le hip-hop, le dance ou l’électro, sont voués à disparaître. Je crois que c’est les journalistes paresseux qui ont besoin de mots pour décrire la musique. Désormais, tout le monde possède une plate-forme pour s’exprimer – le Net – et ça donne lieu souvent à des trucs comme « drudge acid chill house », pas que ça existe vraiment », blague le prodige qui est sur le point de travailler avec des artistes pop qu’il ne peut mentionner à ce stade-ci.
Il conclut, gamin, avec une question qui sort de nulle part: « Non, mais, DJ Shadow est vraiment fan? »
Oui.
« Ça alors! Tu viens de faire ma journée! »
Le 6 décembre
Avec RL Grime, Slightly Famous et DJ Deleg8
Au Babylon