Maxime Lefebvre : Peindre une chanson
Musique

Maxime Lefebvre : Peindre une chanson

Originaire de l’Outaouais, exilé depuis quelques années dans la métropole, l’auteur-compositeur Maxime Lefebvre a tout balancé dans le but qu’un jour, il ait un album à son nom. C’est maintenant chose faite.

À 14 ans, Maxime Lefebvre a vu un de ses amis jouer de la guitare, interpréter une chanson. Un peu comme n’importe quel ado qui grattouille la six cordes. Mais pour Maxime Lefebvre, ce geste banal s’est révélé d’une importance majeure. «C’est là que j’ai décidé de faire de la musique dans la vie.»

Des années plus tard – 18, en fait –, le voilà qui lance son tout premier disque, Conifères, un album autoproduit sur lequel le musicien joue de tous les instruments, l’exemple même de l’approche do it yourself. «Avec mon expérience en studio comme preneur de son, je comprends bien l’importance d’un réalisateur. Mais dans la situation où j’étais, il valait mieux tout faire. C’était la chose la plus logique financièrement, mais aussi artistiquement.» 

Son expérience de preneur de son? Lefebvre explique: «J’ai longtemps travaillé avec Éloi Painchaud [ex-Okoumé, réalisateur pour Antoine Gratton, Stephen Faulkner et Jorane, entre autres], au Studio Éléphantone, à titre d’ingénieur du son. Quand tu travailles six jours par semaine, t’as pu trop de temps pour écrire tes propres chansons», affirme celui qui est né à Maniwaki.

La musique comme une toile vierge

C’est en 2008 que Lefebvre a remis sa démission à Painchaud, marquant ainsi le début de la composition officielle des chansons qui allaient se retrouver, trois années et des poussières et un passage au Festival international de la chanson de Granby (où il sera demi-finaliste) plus tard, sur l’album Conifères. «L’expérience que j’ai acquise avec Painchaud m’a permis d’avoir assez confiance en mes moyens pour faire le saut. Il fallait que je le fasse», se souvient Lefebvre, ajoutant qu’à l’époque, il avait fait entendre à quelques-uns de ses potes ses ébauches et maquettes, question d’avoir leur opinion. «Mais c’est tout. Tout l’album a été fait par moi. Sans l’apport de quiconque.»

«Ma démarche est pas mal plus proche de celle du peintre que de celle du chanteur pop, donc le travail en solitaire prend vraiment tout son sens. Je sais pas si tu comprends?» 

Oui, on comprend.

En résulte Conifères, un album on ne peut plus personnel (le chanteur se fait timide quand vient le temps de parler des thèmes abordés) et qui porte les marques des choix stylistiques qui ont prévalu lors de l’enregistrement. «En fait, ce côté DIY me plaisait. Je voulais faire référence à ce que j’écoutais quand j’étais ado – je pense à Mellow Gold de Beck, aussi à Elliott Smith –, des trucs pas mal épurés de toute production.»

On pourrait croire qu’une telle aventure a mis en déséquilibre l’auteur-compositeur, que cette expérience lui a sans doute permis une plus grande connaissance de soi. Mais non: «Je ne pense pas, tranche-t-il. Je pense que je me connais autant maintenant qu’il y a quatre, cinq ans.»

Quoi qu’il en soit, Lefebvre compte bien faire du chemin avec cet album, notamment en le présentant en spectacle. Le prochain concert sera d’ailleurs l’une des toutes premières fois, sinon la première, qu’il interprétera ses chansons en sol outaouais natal. D’autres concerts sont prévus dans la métropole (au Vert bouteille) et une possible participation au concours Francouvertes est dans la mire pour la nouvelle année. «C’est clair que je veux tourner le plus possible avec cet album.»