Claude Munson & The Storm Outside : Regarder la tempête
Nouveau poulain de l’étiquette ottavienne et gatinoise Up & Up, Claude Munson fomente les dérangements météorologiques dans le but d’en devenir le témoin privilégié.
Année 2008-2009, Café Nostalgica, Ottawa. Claude Munson participe à l’une de ces nombreuses soirées Open mic organisées par la désormais en reconstruction institution du campus de l’Université d’Ottawa. Le multi-instrumentiste Phil Lafrenière – membre du Souljazz Orchestra, leader de Phil Motion & The Easy Lo-Fi et promoteur de la scène musicale ottavienne – est présent. Munson, joint par téléphone, se souvient: «Il est venu me voir et m’a dit qu’il était impressionné par l’originalité de mes chansons. Il m’a demandé si je voulais travailler avec lui. À cette époque-là, je n’avais aucun enregistrement.»
Il poursuit, à propos de sa collaboration avec Lafrenière, également créateur du label Up & Up: «Au fur et à mesure que notre collaboration avançait, il m’a mis sur pied, grâce à ses connaissances quant aux rouages de la business.»
Entre-temps, Munson s’était déjà entouré de quelques-uns de ses potes pour former son band: Philippe Charbonneau (Ferriswheel, musicien de Francis Faubert, entre autres) à la contrebasse, les frères Jean-François et Pascal Delaquis respectivement aux guitares et à la batterie. À ce noyau vient se greffer Louis-Philippe Robillard (qui met sa carrière solo sur pause pour l’instant) à la trompette et Ellorie McKnight à l’alto et au violoncelle.
Tout ce beau monde-là formera The Storm Outside: «Ce nom est un concept qui m’appartient. En écrivant les chansons, j’essayais de voir l’entièreté du projet. Les chansons, après réflexion, faisaient référence à la température, à l’océan, au vent, à la tempête qui gronde à l’extérieur… Pour que je puisse permettre aux gens de s’approprier mes chansons, il fallait que je devienne spectateur. D’où le mot Outside. Apposé à mes paroles, aux images que je souhaitais voir émerger de mes chansons, je me suis dit que The Storm Outside collait parfaitement.»
Les champs lexicaux de tempête, d’orages et de forces de la nature deviendront également les moteurs de plusieurs des chansons de l’album. «Oui, un peu comme pour la majorité des premiers albums, ces chansons ont été pigées parmi les meilleures que j’ai écrites depuis que j’ai commencé à écrire. Cela dit, j’ai tenté qu’elles se rencontrent dans les thèmes, les arrangements… Je voulais créer un tout qui se tenait.»
Influencée par le triumvirat de la folk indie (Bon Iver, Andrew Bird, Devendra Banhart), la musique de Munson recoupe avec grande aise l’esthétique folk épique de ces posterboys. «Pour être honnête, en enregistrant les chansons de l’album, je n’ai pas beaucoup écouté de musique. J’étais trop concentré sur ce projet. Maintenant que j’ai terminé, je peux retomber dans l’écoute d’albums! C’est excitant!»
À seulement 24 ans, le musicien est conscient que la route à parcourir reste longue. Mais il affirme être paré à tout: «Ce qu’il y a de cool dans la collaboration avec Philippe, c’est qu’il m’a permis de franchir chaque étape dans la mise en marché – des demandes de subventions au booking – d’un artiste sans sauter d’étapes.»
Il conclut: «Maintenant que l’album est terminé, je sais que la prochaine étape est de tourner, de faire connaître notre musique au plus de monde possible, et qu’il reste beaucoup de travail à faire!»