Nicolas Pellerin et les Grands Hurleurs : Coulé dans le trad!
Musique

Nicolas Pellerin et les Grands Hurleurs : Coulé dans le trad!

Fin d’année oblige, l’heure est au bilan pour Nicolas Pellerin et les Grands Hurleurs, sûrement un des groupes trad les plus «rock» du Québec.  

Un an et des poussières après le dévoilement de Petit grain d’or, deuxième album du trio trad, Nicolas Pellerin se dit satisfait du disque – qui a valu au groupe un second Félix en carrière –, mais aussi songeur. «Nous sommes dans de gros questionnements. On a un dilemme entre le répertoire trad et le matériel original», confie d’emblée le chanteur lorsqu’invité à se lancer dans le bilan de l’œuvre. «Avant d’en faire un troisième, on va prendre le temps de peaufiner tout ça – pousser les arrangements, recruter des invités provenant de styles musicaux différents – afin que ça corresponde davantage à notre vision de la musique qu’on veut jouer.»

Trad’n’roll

Ce besoin de frayer avec des musiciens tous azimuts va de pair avec une passion certaine pour la vie de tournée, alors que le groupe écume bars et salles de spectacles des deux côtés de l’étang depuis belle lurette. «C’est sûr que la musique trad est plus en demande en décembre, mais ce qu’on fait, nous, le nouveau mouvement trad, c’est loin des rigodons, des bines au lard et tout ça!» spécifie Pellerin, prêchant – et c’est le cas de le dire – pour sa paroisse. «Le trad, maintenant, c’est très contemporain, dynamique, et plusieurs influences traversent cette musique.» Parmi celles-ci: le rock!

«Moi, je viens de Saint-Élie-de-Caxton. Déjà que je ne parle pas beaucoup anglais, imagine comment je me sentais lors d’une tournée en République tchèque!» se rappelle Nicolas avec un talent de conteur qui ne nous est pas inconnu. «Pourtant, tout le monde a embarqué grâce à l’énergie que le band dégage. Nous, on a une attitude assez “rock” dans notre approche: on veut que ça lève dès qu’on monte sur scène et on va tout donner sur les planches pour ça!»

La nouvelle école

Lorsqu’on lui demande si on assiste à un renouveau de la scène trad québécoise ou à une plus grande médiatisation de celle-ci, Pellerin croit que les deux sont liés de façon intrinsèque. «C’est drôle. Jusqu’à tout récemment, on considérait toujours qu’on faisait partie de la relève, mais là, y a une nouvelle génération qui s’en vient et elle est virtuose dès l’adolescence!» s’exclame-t-il, expliquant ce progrès par un meilleur accès au genre, notamment grâce à la formation en musique traditionnelle offerte au Cégep de Joliette. «Auparavant, on n’avait aucun endroit pour apprendre. Aujourd’hui, on parle de formation», fait-il valoir, balayant du même coup le cliché poussiéreux du violoneux levant le coude.

Alors que Nicolas Pellerin se distingue de plus en plus au Gala de l’ADISQ, tout comme son aîné Fred, il rigole lorsqu’on évoque, à la blague, une potentielle rivalité digne des frères Gallagher d’Oasis. «Bien que nous versions tous les deux dans la tradition orale et la récupération d’un certain patrimoine, Fred est plus un tripeux de lettres et moi, de groove. Donc, pas de rivalité, mais notre mère est très fière, par contre!»

À Montréal
Le 18 décembre
Au Divan orange

À Québec
Les 19 et 21 décembre
Au Grand Théâtre, en première partie de Fred Pellerin