Steve Hill : À l’état brut
Il a un coeur de rockeur et des bottes de cowboy. Mais d’abord et avant tout, Steve Hill a des racines blues. On les (re)découvre sur son nouvel album.
«Quand je joue en solo, j’aime bien retourner au blues, raconte le guitariste Steve Hill. Ma musique est parfois plus rock, ou plus country, mais le blues finit toujours par ressortir.» Sur son nouvel album, tout simplement intitulé Solo Recordings Volume 1, l’auteur-compositeur revisite le genre en y injectant des influences rock’n’roll, folk et country. «Pour moi, c’est un gros retour aux sources.»
Un projet beaucoup plus brut qui demandait l’atteinte d’un certain niveau de maturité dans l’écriture, la musique et la voix. Car n’enlève pas les artifices qui veut. «Plus jeune, je n’aurais pas été capable. En fait, c’est une chose de le faire, mais c’en est une autre de dépasser le côté technique.»
«De nos jours, n’importe qui peut entrer en studio et enregistrer un album sur l’Auto-tune et l’overdub. Mais il y a bien des gens que ça intéresse d’entendre de vrais instruments, de vraies chansons, de vrais textes qui parlent», raconte Steve Hill.
Ce septième effort, il l’a enregistré live, seul en studio. La voix, la guitare et les percussions tout à la fois. «Y a même un moment où j’ai joué avec une tasse à café remplie de change accrochée à ma botte», rigole l’homme-orchestre. L’important, pour le Trifluvien d’origine, était de capturer l’essence de la performance. «Il y a une vérité, une honnêteté là-dedans, explique celui qui compare l’enregistrement à un polaroïd. Ça capture un moment dans le temps. C’est pas parfait, mais il y a quelque chose de vrai qui fait que c’est meilleur que si c’était parfait.»
Solo Recordings Volume 1 (baptisé ainsi pour laisser la porte ouverte aux prochains volumes) est pour lui la clé qui lui permet de se consacrer à son matériel seulement. Parce que le dieu de la guitare a beaucoup accompagné les Nanette Workman, Éric Lapointe, Michel Pagliaro et autres Jean Leloup de ce monde. «J’ai appris bien des choses, eu bien du plaisir, mais j’ai envie de faire mes affaires à moi.»
Il alterne donc désormais entre ses trois projets: le rock de Steve Hill & The Majestics, le country de Steve Hill & Mountain Daisies et le blues de ses spectacles solos. «Ça me permet de faire de la musique tout le temps, et de toucher à toute la musique que j’ai envie de faire.»
Le 22 décembre
Au Grand Théâtre