Gentleman Reg : De l’importance d’être constant
Le dandy folk torontois Gentleman Reg présentera finalement sur scène le fruit de ses trois plus récents maxis.
«Les garçons me mettent en rogne», soupire Reg Vermue dans Waiting Around for Gold, extrait de Leisure Life, septième album compilant 12 des 15 chansons lancées tout au long de l’année 2012 sur trois EP. Les inconditionnels du chanteur, actif depuis 2000, constateront donc que le gentleman aborde des thématiques maintes fois explorées, tout en remarquant un son inattendu: des arrangements plus musclés, baignant dans une ambiance ensoleillée. «Je trouvais que j’avais produit assez d’œuvres excentriques, très pop artisanale», note l’artiste qui, après avoir mis la main sur une bourse considérable, a poussé sa recherche artistique à l’extrême: en rentrant dans le rang. «J’envisageais quelque chose de plus gros, une œuvre avec une production nettement enjolivée. J’ai donc cru bon de changer de son pour l’occasion. Les circonstances étaient favorables et le résultat final me convient toujours!»
Compilation lancée en novembre dernier, Leisure Life détonne dans la musicographie du chanteur, mais se veut aussi une petite révolution – dévoiler les pièces sur trois maxis a notamment permis à l’artiste de demeurer sous l’œil des médias pendant une grande partie de l’année – ainsi qu’un retour aux sources – le disque et les EP ont été lancés de façon indépendante, Reg ayant mis un terme à sa relation avec l’étiquette Arts & Crafts. «L’industrie du disque est vraiment à une époque trouble en ce moment. Il n’y a plus de façon claire et précise de faire quoi que ce soit», lance Vermue, glissant que la recette miracle imposée ne tient plus. «J’ai accumulé tellement d’expérience et de contacts au fil des années que je me suis dit que je pourrais y arriver par moi-même. Peu importe si mes parutions ne sont pas des disques d’or, car l’attitude derrière est vraiment relaxe: je veux tout simplement produire de bons albums.»
L’apprentissage de M. Vermue
Ainsi, écouler sa nouvelle fournée sur trois parutions aura aussi permis à Gentleman Reg de se faire la main. «Je voulais lancer Leisure Life par moi-même afin de mener tous les aspects le concernant, et la production des trois maxis m’a permis, justement, de m’y habituer», explique-t-il avant de confier qu’«en fait, je crois que je n’étais pas prêt lorsque j’ai pris cette décision, et le trio de maxis m’a permis de gagner autant en confiance qu’en expérience».
À l’instar de sa mise en marché, Leisure Life aura aussi modifié la façon qu’a Vermue de travailler en studio. «Par le passé, je n’aurais retouché aux chansons qu’au besoin, mais pour cet album, le leitmotiv était vraiment “produisons les meilleures chansons possibles”, ce qui m’a aussi permis de m’ouvrir davantage au feedback des autres… une autre nouveauté en ce qui me concerne!» conclut-il.