Pépé : Pépé et la maturité
Musique

Pépé : Pépé et la maturité

En attendant un nouvel album à paraître en mai, les fans de Pépé pourront renouer avec l’auteur-compositeur-interprète ce samedi.

Philippe «Pépé» Proulx revient de loin, très loin. Deux années après le dévoilement du Véritable amour, une œuvre qu’il considère comme un revers, malgré la qualité des pièces proposées – «On ne fera pas de bullshit: il n’a pas levé autant que je l’espérais!» glissera-t-il au passage –, l’homme à la guitare est devenu papa, s’apprête à se marier et planche sur un sixième CD. «Bref, je n’ai pas le temps de m’ennuyer!»

Résistance festive

«À chaque album, j’ai l’impression d’avoir livré le meilleur, mais avec le recul, je me rends compte que ce n’était pas toujours le cas… Mais là, je suis vraiment convaincu que le prochain sera le meilleur», lancera Proulx avant d’éclater de rire au sujet de ce fameux compact à venir qui se trouve à mi-chemin entre «l’album de la maturité» et «le retour aux sources», pour reprendre des clichés connus. «C’est un peu comme à mes débuts, mais avec le bagage et l’expérience en plus», fait-il valoir, laissant entrevoir un retour vers une formule plus acoustique. 

Malgré le nouveau membre dans son band – son gamin l’accompagne déjà en gazouillant sur des capsules vidéo livrées sur le site Web du chanteur –, Pépé est loin de rentrer dans les rangs. «On dirait qu’avoir un bébé m’a donné encore plus confiance en moi», confie-t-il. Cette assurance permet aussi à Proulx de revisiter ses premières œuvres – plus «délinquantes» que «papa», disons – avec un abandon jouissif. «Je ne suis pas gêné de mes tounes comme Un café, un bat ou Bobettes Bob, car je me fous de ce que les gens peuvent en penser. Je suis un papa – un bon papa – et mon bébé m’aime et tripe sur la musique. On dirait que je me détache de tout ça. Je reviens à la base: jouer pour le fun!»

Loin de s’assagir, donc, Pépé poursuit dans la chanson guillerette et va jusqu’à espérer qu’il pourra redorer le joyeux blason du genre. «J’ai toujours été étiqueté comme un gars qui fait de la musique festive et, pour certains, on dirait que c’est péjoratif d’abonder là-dedans, comme si c’était facile à faire», renchérit Proulx avant de songer tout haut: «Pourquoi ça serait nécessairement plus difficile de faire une toune torturée à l’“Ah! Ça va tellement mal!”?» D’où le seul engagement politique public qu’affiche l’auteur-compositeur-interprète: persévérer, malgré les tendances, dans le sillon du plaisir. «Au Québec, on a beaucoup de difficulté avec notre fierté, on s’apitoie beaucoup, et c’est pourquoi je continue là-dedans; même si Philippe a, lui aussi, de grands moments de doute, Pépé, lui, n’est jamais down

Parce qu’AC/DC donne l’exemple…

Bien que Pépé se dise particulièrement excité par sa fournée à venir, celui-ci prévient qu’il laissera une grande place à ses classiques sur les planches, «parce que j’aime ça et parce que c’est de bonnes tounes!» tranche-t-il. «C’est comme AC/DC. Peu importe leur nouvel album, ils font aussi Thunderstruck en tournée!»