Andrea Lindsay et Luc De Larochellière : À voir au Centre d’art de Richmond
Avec Un toi dans ma tête (2009), Luc De Larochellière signait à l’encre rouge un déchirant album de rupture dans la plus pure tradition des Blood on the Tracks (Bob Dylan) et Here, My Dear (Marvin Gaye), délaissant l’ironie et la caricature sociale à l’emporte-pièce de ses premiers succès pour épouser une vulnérabilité, de type tripes sur la table, qui n’avait fait irruption chez lui qu’à de rares occasions. La mise à nu porterait ses fruits et permettrait à l’ancien roi des ondes FM, qui avait beaucoup fréquenté les coulisses de la chanson ces dernières années en tant que metteur en scène ou formateur, de consolider la place de choix qui lui revient au panthéon des auteurs-compositeurs québécois les plus doués.
Désormais réconcilié avec le succès, De Larochellière se réconcilierait bientôt avec l’amour grâce à la francophile et sémillante chanteuse d’origine ontarienne Andrea Lindsay (maudit chanceux!). Devant l’insistance du gérant de monsieur, qui avait déjà entendu le duo pousser la chansonnette dans la vie privée, naîtrait un premier album à deux coiffé d’un titre très gainsbourien, C’est d’l’amour ou c’est comme. Fidèles à leur bon goût habituel, les tourtereaux ont évité le piège du disque guimauve (nos meilleures salutations à Jean-François Breau et Marie-Ève Janvier) et conçu des morceaux d’une élégante légèreté, entre folk guilleret et soul d’alcôve.
Une véritable leçon d’amour, plus efficace que tous les livres que vous dénicherez chez votre pharmacien, à voir sur scène le 8 février à 20h au Centre d’art de Richmond et le 20 avril à 20h au Pavillon des arts et de la culture de Coaticook.