David Giguère : Comme Ulysse
Un an après le dévoilement de Hisser haut, David Giguère reprend le large.
À l’image du héros de l’Odyssée, Giguère revient, lui aussi, d’un périple épique. «Je me sens très choyé», confie le chanteur et comédien, commentant les mois suivant le lancement de son premier album. «J’ai pu faire du jeu ainsi que de la chanson, et j’ai travaillé sur des projets qui m’ont amené ailleurs professionnellement, qui m’ont aussi fait avancer», ajoute-t-il en faisant référence à Hisser haut, bien sûr, mais également à la pièce Caligula (remix), jouée au Québec, en France et bientôt en Corée. «Je suis un petit bonhomme qui vient de sortir de l’école et je fais des trucs complètement capotés comme le gros show de la Saint-Jean. C’est quand même ton corps devant 300 000 personnes. C’est quelque chose de vivre ça!»
«Tout ou rien»
Bien que dévoilé en janvier dernier seulement, Hisser haut habite Giguère depuis des lustres… ce qui se veut autant une bénédiction qu’une calamité pour son auteur. «C’est un peu tout ou rien. D’un côté, je suis fier de cet album, et de l’autre, j’aimerais tout changer!» s’exclame-t-il. Un peu plus tard, il s’expliquera. «C’est un album que je désirais depuis l’âge de 13 ans. Y a des tounes là-dessus qui datent de longtemps et je tenais à ce qu’elles y soient», note-t-il avant de préciser: «Je les assume toujours, mais j’ai hâte de faire un album “David Giguère en 2013, là, là!”, un album plus mature, qui fait moins dans la naïveté.» Aussi à prévoir sur ce nouveau cru à venir: des chansons plus au «nous» qu’au «je» ainsi que des pièces dans le ton de Permettez-moi, le fameux duo en compagnie de Fanny Bloom qui s’est ajouté à Hisser haut en fin de parcours. Même qu’à l’image de la fameuse participation de Giguère aux Résolutions 2013 de Voir, où l’on invitait différents intervenants culturels à se prononcer sur l’année à venir, le chanteur romantique pourrait montrer les dents, voire s’engager davantage. «C’est possible. Il y a quelque chose dans la quête identitaire d’un peuple qui m’est super cher, tonne-t-il. Ce sont de belles valeurs pour essayer de se trouver, pour chercher des moyens de devenir une meilleure personne ou un meilleur peuple. Je suis quelqu’un d’hyper sensible à ça.»
De l’importance de se mettre à nu… mais pas trop
Pour souligner le premier anniversaire de son œuvre, Giguère a recruté le metteur en scène Christian Lapointe (à qui l’on doit, notamment, les pièces C.H.S. et Anky ou La fuite) pour transformer son tour de chant en véritable spectacle. «J’ai réalisé ça récemment: je m’entoure souvent de gens qui m’intimident, des gens qui font des affaires que je ne maîtrise pas», glissera David en faisant référence à Lapointe, mais aussi à Ariane Moffatt qui l’a accompagné sur Hisser haut. «Avec ces gens-là, j’ai l’impression d’aller chercher quelque chose pour devenir plus fort, pour avancer dans ma démarche.» Malgré les pedigrees respectifs de Lapointe et Giguère, ce dernier promet un happening totalement ancré dans le musical. «Y a pas tant de feux d’artifice dans le show. C’est plus une courbe dramatique liée au choix et à l’enchaînement des tounes, prévient-il. Je ne vais pas me mettre tout nu sur scène et danser!»
Le coup d’envoi de cette nouvelle tournée, qui s’adaptera aux différentes scènes des régions et d’autres pays, a été donné en janvier à Montréal et a été bien reçu par la critique; cette tournée se veut aussi une apothéose soulignant le travail accompli autour de Hisser haut. «J’ai bien aimé son ascension lente, commente David. Y a eu un buzz au début, puis ça s’est calmé et c’est finalement revenu. À travers ça, je me suis promené partout, et là, je m’en vais au Brésil et en Corée! Je me sens super choyé, ce show est un genre d’aboutissement de tout ça et de salut aux gens qui y ont contribué, qui se sont amarrés à ce bateau-là.»
Même si sa présente série de spectacles le tiendra occupé tout au long de l’année, Giguère se promet aussi de se remettre à l’écriture de son deuxième disque le plus tôt possible. «Je veux remonter sur le bateau et me mettre à écrire le plus vite possible», martèle-t-il à nouveau.