Mois Multi / Le téléphone bien tempéré : Symphonie participative
Laisser les téléphones ouverts pendant un concert, sans pourtant activer le mode vibration. C’est ce que Walter Boudreau propose avec un concert interactif où tous sont conviés à faire sonner leur cellulaire.
Walter Boudreau est compositeur et chef d’orchestre. Derrière sa cravate – même s’il n’en porte pas souvent –, il cumule plus de 45 ans de métier. Quarante-cinq années de douce rébellion et d’œuvres éclatées, parmi lesquelles figure une collaboration avec Raôul Duguay (L’infonie) qui a marqué la mémoire collective québécoise par son mélange de jazz, de musique contemporaine et de multimédia à la fin des années 60. Un ensemble musical qui vivra pendant cinq ans et qui donnera plus de 200 concerts en plus de produire quatre disques.
Lauréat d’innombrables prix prestigieux depuis le début de sa prolifique carrière, le désormais directeur artistique de la Société de musique contemporaine du Québec ne cesse d’innover et de créer des œuvres d’avant-garde. Des créations musicales audacieuses comme Le téléphone bien tempéré, un happening en soi inscrit à la programmation du présent Mois Multi. Une pièce coécrite avec Yves Daoust inspirée du premier prélude et fugue du Clavier bien tempéré, le chef-d’œuvre de Johann Sebastian Bach, un compositeur en osmose avec son époque, selon Walter Boudreau. «Cette pièce avait été écrite sur la base d’une théorie du mathématicien Gioseffo Zarlino. Si Bach vivait à notre époque, il irait où on va parce qu’il était déjà attiré par les nouvelles technologies. Il aurait utilisé la musique électronique.»
Créé en 2011, Le téléphone bien tempéré a déjà été présenté à trois reprises dans la métropole. Un concept étonnant (et gratuit) qui a fait ses preuves, même si une part de la réussite vient du public. «Ce n’est pas stressant de ne pas avoir le contrôle. C’est comme lorsqu’on met la clé dans l’auto et qu’on ne sait pas si elle va démarrer. Et dans 9 cas sur 10, ça fonctionne», confie Walter Boudreau sans nervosité. «L’encadrement est sympathique. Et la qualité de l’écoute est multipliée parce que les gens ne savent pas quand faire sonner leur cellulaire. Ça cadre avec ma démarche pour sensibiliser le public à la création musicale. C’est aussi un exercice propice à la découverte de la musique contemporaine.»
Le 9 février à 14h
Au Palais Montcalm à l’occasion du Mois Multi
Calendrier
Resonant Platinum Records de Gordon Monahan
Jusqu’au 3 mars, Galerie des arts visuels de l’Université Laval
L’enfant lunaire de Daniel Danis
7 et 8 février, Studio d’essai de Méduse
Tête à tête de Stéphane Gladyszewski
7, 9 et 10 février, studio Avatar
Macheen d’Alexander MacSween
8 février, Cabaret de la salle Multi
Gob Squad’s Kitchen de Gob Squad
8 et 9 février, salle Multi de Méduse
Signal Panache
9 février, Cabaret de la salle Multi