Andrea Lindsay et Luc De Larochellière : Scène de couple
Andrea Lindsay et Luc De Larochellière partageront leur album commun – et un peu de leur intimité – sur scène dans le cadre de Montréal en lumière.
En octobre dernier, le couple Lindsay–De Larochellière livrait C’est d’l’amour ou c’est comme, un CD – le premier d’une série? Cela reste à voir – réunissant admirablement les deux «solitudes» de deux auteurs-compositeurs-interprètes aux univers très distincts. «C’est toujours intéressant de voir travailler un collègue», commente Andrea en revenant sur la création de l’œuvre. «Quelque part, nous sommes tous des travailleurs autonomes, chacun dans nos bulles.» «On a deux façons de travailler assez différentes, interjette Luc. Je suis un peu comme un truck: j’y vais à fond, je vais produire beaucoup de chansons, mais j’en jetterai plusieurs dans le processus. Andrea, elle, est plus méticuleuse, elle a un souci du détail et ça donne des résultats. En réécoutant l’album, je me dis: “Ah oui! Ça valait la peine de s’attarder sur cet arrangement et d’en trouver un nouveau – bien meilleur – pour remplacer ce qui était là avant!”»
Ainsi, malgré les deux univers des artistes – elle est une interprète ontarienne francophile qui aime bien Beau Dommage, il est un chanteur du Québec qui adore Dylan –, la rencontre de ceux-ci tient plus du bonus que du défi, selon les principaux intéressés. «Je ne sais pas comment ça a influencé notre projet, que ce soit dans notre approche ou notre écriture, mais je ne voulais pas qu’on fasse quelque chose qui ressemble à ce que je fais en solo, tout comme Luc. Il m’a donné une edge, et vice-versa», fait valoir Lindsay. Et De Larochellière de répondre: «J’aimais déjà le travail solo d’Andrea Lindsay, la chanteuse, alors j’étais en confiance. Collaborer avec elle ne me faisait pas peur, dans la mesure où j’avais déjà une idée du résultat en considérant ce qu’elle avait produit par elle-même auparavant.»
L’anamour
Bien que confiante dans le résultat, la paire derrière l’album gardait toutefois en tête le miroitement que sa relation pourrait projeter sur son association. «On avait des photos du genre, mais on les a gardées pour nous finalement!» s’exclame Luc, amusé, en faisant référence au matériel promotionnel du tandem, qui se veut «tendre», mais pas «bras dessus, bras dessous». «Ça faisait un peu trop photos de mariage», de glisser Lindsay qui ajoutera par la suite: «On rigole, mais il y avait quand même une peur que ça ait l’air kétaine. O.K., peut-être pas une inquiétude, mais on était préoccupés.» Elle expliquera ensuite que ces efforts ont été déployés afin de s’assurer que la musique soit mise de l’avant plutôt que le pouvoir d’attraction du couple de chanteurs… pour le meilleur, comme pour le pire envisageable. «Je crois qu’on a chacun des C.V. qui font que si un jour notre relation s’écroule, le disque, lui, y survivra, considère le chanteur. Un peu comme Sonny & Cher ou encore Gainsbourg et Birkin. Il y a une certaine valeur artistique qui ne dépend pas de notre relation.»
En concert dans le cadre de Montréal en lumière