Matt & Kim : Éloge de la niaiserie
Musique

Matt & Kim : Éloge de la niaiserie

Où Matt Johnson – de Matt & Kim – s’exprime sur les concerts parfois cathartiques et l’image d’étourdis du projet indie pop.

Huit ans après sa création, rien ne semble arrêter le groupe – et couple – de Brooklyn… pas même une tempête de neige historique coïncidant avec la tenue d’une prestation ambitieuse au fameux Madison Square Garden de New York. «Je n’en reviens toujours pas. Malgré tous les avertissements météorologiques, non seulement le concert a eu lieu, mais la plupart des détenteurs de billets se sont pressés pour y assister», lance le chanteur et claviériste Matt Johnson en revenant sur ce spectacle alors que le blizzard Nemo se déchaînait à l’extérieur de l’enceinte. «Le caractère unique du concert – la tempête, mais aussi le fait qu’on jouait dans un tel aréna – a rendu le tout très mémorable!» 

Se faire la leçon

Actuellement en tournée en Amérique du Nord en première partie du groupe indie rock Passion Pit, le projet met de l’avant les pièces de Lightning, son plus récent disque lancé en octobre dernier et qui est considéré comme un «retour aux sources» par plusieurs critiques, après un troisième compact oscillant entre la pop et le rap. «Je ne crois pas que nous soyons revenus à nos sources, on a plutôt appliqué les leçons retenues lors de l’enregistrement et des tournées de nos deux derniers disques, rectifie-t-il. Et on en a appris encore davantage en travaillant sur Lightning, car on l’a enregistré et produit nous-mêmes.» 

La théorie des 23 heures

Au fil des années, des albums «anthémiques» et des spectacles particulièrement vigoureux, Matt & Kim se sont retrouvés catalogués comme un groupe hop-la-vie autant sur scène qu’en studio. Une étiquette parfois difficile à porter, selon Johnson. «C’est sûr qu’on a des moments un peu lourds, mais on se console en se disant qu’on a toujours 23 heures pour accumuler tout ça et s’en servir pour se défouler en concert!» explique-t-il avant de glisser qu’ils brisent de plus en plus la règle lorsqu’ils écrivent. «On se reprend toutefois en composant. On compte plus de pièces “sombres” qu’à nos débuts, disons.»

À ces appellations s’ajoute une image véhiculée par la vidéographie surprenante du projet, du premier clip Yea Yeah (où les amoureux interprètent leur pièce tout en recevant le contenu d’un frigo à la gueule), en passant par Lessons Learned (une vidéo guérilla où le couple se déshabille sur Times Square devant des touristes ébahis et des policiers qui les plaqueront au sol), jusqu’à leur plus récent single Let Go où Matt et Kim font fi de l’effervescence entourant leur duo en posant pour un photographe dans des tenues kitsch peu flatteuses. «On a parfois ce genre de discussions – “Devrions-nous considérer l’image qu’on projette?”, etc. –, mais ce n’est pas nous. On prend notre carrière au sérieux, mais il faut aussi que ça demeure amusant et un peu niaiseux!»

Le vendredi 15 février

Au Métropolis

En compagnie de Passion Pit