Scrap Arts Music : Orchestre d’avant-garde
Projet né à l’aube du millénaire, l’ensemble percussif vancouvérois Scrap Arts Music a parcouru le monde avec sa musique 100% écolo et ses instruments surdimensionnés aux allures de sculptures.
«On est de retour à Vancouver depuis hier après-midi. On vient de terminer une tournée de 24 villes aux Pays-Bas et en Belgique», confie Justine Murdy, co-idéatrice de Scrap Arts Music, assistante et muse de son directeur artistique Gregory Kozak depuis les débuts. Celle qui l’a poussé à concrétiser la vision qu’il avait depuis l’enfance avec son expertise d’architecte de formation et son soutien émotif. Un projet artistique commun qui la garde en forme depuis 1998 et qu’elle avoue avoir sous-estimé au départ. «On n’aurait jamais pu imaginer que notre projet d’art bizarre nous ferait voir le monde. Étonnamment, on réussit à toucher tous les publics. Il y a quelque chose de très universel dans ce qu’on fait parce qu’on communique avec nos corps, sans mots.»
Un numéro à la cérémonie de clôture des J.O. de Vancouver, des récitals communs avec le Winnipeg Symphony Orchestra et une collaboration avec la compagnie de danse mexicaine A Poc A Poc plus tard, Scrap Arts Music n’est pas encore (tout à fait) prophète en son pays. «C’est la première fois qu’on jouera à Québec. On est excités parce qu’on nous a dit que le public y était très sophistiqué.»
Énergiques et bien rodées, les performances du groupe sont livrées par des artistes au bagage musical (et athlétique) varié. Un groupe de cinq percussionnistes qui passent de l’impro jazz au rock’n’roll avec aisance, de la course à l’alpinisme sans heurt dans leurs temps libres. «Ils n’ont pas de formation en danse, mais ils sont en grande forme et bougent beaucoup parce que les instruments sont pour la plupart sur roulettes.» Des instruments différents, faits à partir de déchets industriels récoltés près des chantiers de construction des édifices ultramodernes et du port de Vancouver.
Un spectacle fort et positif, pour reprendre les mots de Justine Murdy, regroupant plus de 145 instruments sur scène. «On s’arrange pour qu’ils s’emboîtent comme des poupées russes. Quand on tourne à l’international, ça rentre dans 10 boîtes. En Amérique du Nord, on se sert d’un camion de 66 pieds.»