The Zombies : Zombies à la mode
Musique

The Zombies : Zombies à la mode

Plus de 50 ans après la fameuse invasion britannique, le combo pop rock culte The Zombies s’ancre à nouveau dans la modernité.

Alors que l’intérêt pour les zombies, les créatures, s’essouffle, celui pour les Zombies, le groupe des sixties, persiste. Des artistes contemporains de la trempe de Neko Case et She & Him s’avouent influencés par la pop pas-si-bonbon du collectif britannique, tout comme les réalisateurs Quentin Tarantino et Wes Anderson qui y font référence dans des œuvres récentes. Pourquoi, des décennies plus tard, revient-on encore et toujours au répertoire des musiciens derrière les classiques – voire les cantiques – She’s Not There et Time of the Season? Le chanteur – et gentleman – Colin Blunstone tente une réponse à quelques jours d’un spectacle fort attendu donné dans le cadre de Montréal en lumière.

«Il y a plusieurs raisons», explique-t-il à l’autre bout du fil. «Tout d’abord, je crois que notre groupe comptait, à l’époque, sur deux auteurs sophistiqués», poursuit-il en pointant l’ancien membre Chris White ainsi que le claviériste et principal auteur Rod Argent, seul Zombie original accompagnant Blunstone dans la présente refonte du projet. «De plus, je crois que nos chansons se distinguaient de ce qui se faisait à l’époque, car on misait davantage sur les claviers que sur les guitares pour définir notre son. Il faut dire que l’indéniable talent de claviériste de Rod – qui versait aussi dans le classique et le jazz, en plus du rock’n’roll – nous donnait un certain avantage à l’époque!»

Des Zombies terre-à-terre

En avril 2012, on dévoilait une plaque en l’honneur du groupe britannique au Blacksmiths Arms de St. Albans, lieu de rencontre des Zombies fondateurs. Lorsqu’on aborde l’aura de «légendes vivantes» entourant aujourd’hui Rod Argent et Colin Blunstone, ce dernier s’avère incroyablement modeste. «Pour être totalement honnête avec vous, on ne pense pas à notre groupe en ces termes. Le titre de “légende vivante” me convient… lorsque l’on parle de quelqu’un d’autre!» fait-il valoir avant de s’expliquer: «On parle ici de gens qui ont grandi ensemble, avec qui j’ai découvert la musique et avec lesquels j’en ai joué. On ne peut s’envisager autrement!»

Lorsqu’on souligne ses excès d’humilité, le chanteur n’en démord pas. «Sans blague! Pour nous, jouer à Montréal, c’est aussi rassembler plusieurs personnes sur scène avec tout leur équipement, leur trouver des permis de travail et des chambres d’hôtel, avant d’envisager le concert et de le jouer. Tout ça est déjà une pression suffisante sur notre groupe. Le poids d’être une “icône” ou une “légende vivante” est pas mal au bas de l’échelle de mes tracas quotidiens, disons!» conclut-il.