A Hitman’s Business : Pour toute la famille
A Hitman’s Business, fleuron du deathcore local, donne naissance au chaos avec un premier EP, Prequel – Chaos in the Womb.
Sur un tableau blanc accroché au mur du local de répétition de A Hitman’s Business sont tracés au feutre noir les titres bédéesquement obscènes des chansons pour toute la famille de leur premier EP dégoulinant de sang et de déjections diverses, Prequel – Chaos in the Womb. «Labyrinth of Organs, ça parle d’organes qui flottent dans le pus», indique l’aboyeur et parolier Jass, hilare, avant de hurler, avec le tonitruant support de ses collègues Maksym (basse et textes), Vincent (guitare), Marc-Antoine (guitare) et Nil (batterie), la berceuse en question, alternant entre sa meilleure imitation de Cookie Monster et un cri de truie qu’on égorge. Chaleureux merci de la part du journaliste aux gentils musiciens qui lui ont prêté des bouchons d’oreilles.
Et puis, tant qu’à causer textes, dites-nous donc ce dont traite Blood Drenched Effigy? «C’est l’histoire d’un gars qui transforme un corps humain qui saigne en œuvre d’art qui pleut… du sang.» Et Nameless Abomination? «Je décris une personne qui donne naissance au chaos sous la forme d’une bibitte qui détruit tout.»
«J’ai commencé à écouter du métal avec Cannibal Corpse et Dying Fetus, poursuit le sympathique chanteur afin de justifier cet intérêt pour des sujets scabreux. Un paquet de leurs tounes parlent de gens qui se font mutiler par des objets. Être ridiculement violent, ça fait partie du trip.» Cette façon de pousser l’immonde jusqu’aux limites de la farce distinguerait, entre autres, les formations deathcore de leurs cousines metalcore, davantage versées dans les réquisitoires et les récits de lutte face à l’adversité.
Fleuron du deathcore sherbrookois, A Hitman’s Business est partie prenante d’un des sous-genres comptant présentement le plus de représentants en Estrie. Comment expliquer l’engouement d’un si grand nombre de jeunes mélomanes aux chandails bariolés parmi lesquels, fait notable, une substantielle proportion de filles? «C’est la nature même du metalcore et du deathcore que d’amalgamer plusieurs styles, ça va donc forcément toucher plusieurs publics, avance Maksym. Le côté hardcore et les breakdowns ont un aspect plus festif; le côté violent des paroles gore, lui, va plaire aux amateurs de métal.» De la musique pour toute la famille, qu’on vous disait.
A Hitman’s Business
Prequel – Chaos in the Womb
(Indépendant)
Spectacle-lancement le 8 mars à 21h
Au Bar Le Saloon