Ponctuation : Coulé dans le yé-yé
Musique

Ponctuation : Coulé dans le yé-yé

Trop tard: frôlant la trentaine, les membres de Ponctuation ont raté l’occasion de faire partie du mythique Club des 27. Avec leurs nouvelles chansons, ils préfèrent de loin savourer la célébrité à leur façon.

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Jimi Hendrix. Janis Joplin. Jim Morrison. Kurt Cobain. Amy Winehouse. Une aura de mystère enrobe ces artistes influents, tous morts à l’âge fatidique de 27 ans. C’est l’idée derrière la première galette complète de Guillaume et Maxime Chiasson, les deux frères formant le duo Ponctuation. «Quand j’ai composé 27 Club [pièce-titre du disque], je venais d’avoir 28 ans. Je me suis dit: “Tiens, je ne serai jamais dans le club”, raconte Guillaume, chanteur et guitariste de la formation. Je trouvais ça drôle d’imaginer quelqu’un avide de célébrité au point de vouloir mourir pour faire partie du club.»

Le morceau a donné vie au reste de l’album, dont les thèmes abordent le sentiment d’urgence face au temps, à la mort et au désir d’accomplissement. «Presque chaque chanson peut se rapporter d’une certaine façon à cette idée-là, au concept du Club des 27, poursuit Guillaume. C’est aussi l’idée de vivre à 100 milles à l’heure, de vouloir accomplir des choses tout de suite. Quelques tounes parlent de filles aussi à travers ça, on ne s’en sort pas quand on joue du rock’n’roll!»

Les deux gars de Québec puisent leurs influences dans le rock des sixties, mais aussi dans le punk et le post-punk des années 70. «On a écouté beaucoup de rock des années 60, et on adore découvrir des bands québécois qui en ont fait. Le côté yé-yé de l’époque, ça nous influence, et un paquet d’autres styles musicaux sont susceptibles de nous allumer. Mais notre ligne directrice, c’est le rock garage», décrit Guillaume.

Après un premier EP en 2011 (Lèche-vitrine) et un split EP avec Le Monde dans le feu en novembre dernier (Toute est dans toute), 27 Club sonne le glas de l’ère DIY des deux frères. L’album, complètement analogique afin de respecter l’esthétique des années 60, a été enregistré et mixé sur bande magnétique avec la collaboration, entre autres, de Howard Bilerman (Arcade Fire, Godspeed You! Black Emperor, Cœur de pirate). Une étape nécessaire, selon Guillaume. «On a utilisé une méthode similaire à ce qu’on faisait, mais quelqu’un d’autre que nous était derrière la console, on pouvait donc se concentrer uniquement sur la musique. Le son n’est pas très différent, mais c’est meilleur. On ne voulait pas arriver avec un album super produit, trop léché.»

Guillaume pense déjà au prochain disque. Mais avant de pousser plus loin sa créativité, il compte bien partir en tournée. «L’avantage du rock garage, c’est qu’il n’y a pas vraiment de barrière de langue, donc j’espère qu’on va réussir à voyager avec ça. Mais je serais incapable de rouler quatre ans avec le même stock, je me tanne rapidement… J’ai tout le temps des idées de tounes, alors on aimerait faire un autre disque bientôt, le plus rapidement possible.»

Maxime, le petit frère taciturne mais hyperactif qui dépense son énergie en piochant sur sa batterie, prend enfin la parole. «Comme projet d’avenir, on ne se barre pas à être juste deux, comme on l’a toujours été. On a peut-être des idées de collaboration.» Les garçons méditent sur la pertinence de greffer un troisième membre au band afin d’aller plus loin dans les arrangements.

Guillaume: «On peut difficilement parler d’arrangements à deux, tsé.»

Maxime: «On s’arrange plus qu’on arrange!»

 

27 Club

(Bonsound)

En magasin le 19 mars

Spectacle-lancement

Le 20 mars

Au Divan orange