Elizabeth Shepherd : Jazz indie
Musique

Elizabeth Shepherd : Jazz indie

Créative, élégante, un rien vintage. La musique d’Elizabeth Shepherd transcende les goûts et va au-delà des étiquettes qu’on lui accole.

«Le plus beau compliment que quelqu’un puisse me faire, c’est de me dire: "Je n’aime pas le jazz d’habitude, mais j’aime ce que tu fais." J’aime quand les gens arrivent à dépasser les étiquettes pour trouver l’essence de la musique.» Habituée des couvertures des grands journaux comme des médias underground, Elizabeth Shepherd a de quoi plaire à celui qui fréquente l’Agitée ou Le Cercle, au fin connaisseur de jazz abonné au Palais Montcalm et au fan de Susie Arioli.

«Quand j’écris, je mélange mes connaissances musicales. Je mets du soul, du hip-hop parce que c’est un genre que j’aime beaucoup et que j’écoute énormément, du techno, du folk, de la musique de l’Armée du Salut. L’important, c’est d’être honnête, je pense.» Une promesse d’authenticité qui sied bien à cette fille de pasteurs de l’Armée du Salut. Une musicienne qui a grandi en écoutant de la musique chrétienne et en apprenant la musique classique pour finalement se tourner vers le jazz dans la vingtaine.

Quatre albums plus tard, une pole position au Tokio Hot 100 pour son single Seven Bucks, des spectacles à la tonne en Europe et un enfant de 18 mois en plus, Shepherd revient sur disque avec Rewind. Son premier disque sans compositions originales. «Quand on a commencé la tournée au Japon pour Heavy Falls the Night, l’étiquette JVC m’a proposé de faire un album de reprises de standards jazz. Moi, je voulais faire un cinquième album de compositions originales.» Mais elle réalise vite, à cinq mois de grossesse, qu’elle n’arrivera pas à pondre son disque avant de mettre au monde le bébé dans son ventre. «C’est alors que j’ai repensé à la proposition de JVC. C’était important pour moi d’avoir mon propre projet pendant que mon corps avait le sien.»

Un disque où elle reprend (entre autres) Georges Brassens et pour lequel elle s’est coiffée des chapeaux de réalisatrice, d’arrangeuse et d’interprète. «C’est marrant. Au début de ma carrière, les gens venaient me féliciter après mes spectacles et se tournaient vers les musiciens pour leur dire: "Les arrangements sont super!", comme s’ils tenaient pour acquis que c’était un travail d’hommes. Heureusement, ça change.»