Tryo : Liberté et fraternité
Musique

Tryo : Liberté et fraternité

Dix-huit années de galère et cinq albums plus tard, Tryo a toujours le feu sacré.

Alors que Cyril «Guizmo» Célestin s’est distingué auprès des mélomanes français et québécois par son charme et sa joie de vivre sur scène, le musicien nous trouble loin des planches tant il est posé. «C’est toujours un plaisir de revenir ici», note-t-il en début d’entrevue, faisant valoir que les nombreux périples du groupe lui auront permis, petit à petit, de se retrouver avec un public québécois fidèle. Ainsi, l’énergique chanteur et guitariste dit envisager sa prochaine série de spectacles en sol québécois avec confiance. «La tournée est déjà commencée en France et l’album a quand même été assez bien accueilli. On espère donc que le phénomène se poursuivra ici.»

De Patricia… 

L’album en question est, bien sûr, Ladilafé, une œuvre comptant autant de critiques mitigées que de recensions positives. Le CD se distingue tout particulièrement parmi la discographie de Tryo car il se veut aussi engagé que personnel, la pièce-titre s’avérant un vibrant hommage à Patricia Bonnetaud de l’étiquette Yelen musiques (Tryo, La Rue Kétanou, etc.), décédée en février 2012 des suites d’une longue maladie. «Patricia a été notre mentor. C’est elle qui nous a tout d’abord mis sous contrat. Elle a écouté tout l’album et l’a validé avant de nous quitter en 2012. Elle a donc écouté “sa chanson” et ça demeure un moment très précieux et rare pour nous», confie Guizmo avant de spécifier que la galette s’est tout de même composée dans la bonne humeur. «L’empreinte de cette femme est donc très présente sur ce disque; il y a aussi beaucoup de joie et d’humour.» Et de revendications, bien sûr.

À Marine… 

En France, une pièce – «même pas une chanson phare!», glissera Célestin au passage – a particulièrement retenu l’attention des critiques: Marine est là, une salve contre le Front national. Le parolier commente: «Notre seule intention était de prévenir une nouvelle génération contre le regard que le Front national projette sur la société. Bref, on invite à la méfiance, mais toujours de façon décalée et rigolote. Après tout, on y parle de l’heure du bain de Marine. On voulait se marrer un petit peu aussi, faut dire!»